Doit-on avoir peur du « tapering » ?
La publication des minutes de la réunion de juillet du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale, le 18 août dernier, a surpris le marché en dévoilant l’intention d’une majorité des membres de se diriger plus rapidement qu’anticipé vers la porte de sortie de la stimulation monétaire extrême actuelle, sans toutefois qu’une décision soit prise.
Bien que l’évolution de la situation sanitaire puisse changer la donne, cette décision, attendue lors de la prochaine réunion des 21-22 septembre prochain, pourrait annoncer une réduction effective des achats dès novembre, ou plus vraisemblablement en décembre ou janvier.
Cette accélération ne traduit pas une urgence, mais la volonté d’agir graduellement afin de ne pas perturber le marché, la Fed restant très confiante sur l’évolution de l’inflation dont elle considère le niveau élevé actuel comme « temporaire ».
Cette nouvelle a un peu pesé sur les actions mais les taux longs ont, eux, peu réagi. Et une sortie graduelle, avec des taux directeurs qui ne seraient montés qu’en 2022 ou début 2023, traduisant la poursuite d’une politique ultra-accommodante, ne devrait pas provoquer de réaction plus forte du marché.
L’environnement de liquidité dans lequel nous baignons devrait donc se maintenir, et soutenir encore un temps la prise de risque. Et si le virus reste un trouble-fête, c’est vraisemblablement l’inflation, qui pourrait s’avérer moins temporaire qu’anticipé et perturber ce scénario.
Sebastian Paris Horvitz est directeur de la recherche chez La Banque Postale Asset Management
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