Raison et sentiments

Publié le 7 avril 2017 à 11h29    Mis à jour le 7 avril 2017 à 14h32

Thierry Creno

La température de l’économie mondiale se réchauffe depuis plusieurs mois, et alimente une hausse des grands indices actions. Cette «reflation» a débuté au cœur de l’été puis s’est amplifiée avec la victoire de Donald Trump. Si les données économiques marquent une amélioration indéniable, l’écart entre les indicateurs dits «soft» (enquêtes de confiance) et ceux qualifiés de «hard» (production industrielle, etc.) atteint un niveau inédit. Par exemple, l’indice ISM manufacturier se situe au plus haut depuis l’été 2014 (57,2 fin mars) tandis que la production industrielle ne progresse que de 0,5 % sur douze mois (fin février). Ces données «soft» permettent d’anticiper les chiffres économiques qui ne seront connus que quelques semaines plus tard et sont à ce titre considérés comme des indicateurs avancés de l’activité. Toutefois, l’écart actuel interpelle, au moment où les premières difficultés apparaissent dans la mise en place de la nouvelle politique économique américaine. Les marchés financiers semblent avoir intégré les indicateurs «soft», et la poursuite de la hausse repose désormais largement sur la réalisation effective de ces anticipations sous peine de voir apparaître des prises de profit. En effet, la valorisation élevée des marchés d’actions, notamment américains, laisse peu de place pour une déception.

Thierry Creno

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