Anatomie d’une bourrasque

Publié le 26 octobre 2018 à 10h11    Mis à jour le 30 octobre 2018 à 17h16

Hervé Goulletquer

Il y a sans doute trois questions posées par le marché au travers de la correction baissière des Bourses mondiales au cours des dernières semaines.

Il y a d’abord le rythme de la croissance. Celui du PIB chinois au troisième trimestre a déçu et la première estimation des indices PMI d’octobre en zone euro envoie le message d’une nouvelle inflexion à la baisse. Comment ne pas être tenté de pointer l’impact des incertitudes grandissantes sur la dynamique du commerce mondial ? Restent les Etats-Unis où le message donné par les indicateurs conjoncturels est que tout continue à bien aller. Bien sûr, on y voit la conséquence à la fois d’une économie moins ouverte aux échanges internationaux et de la relance budgétaire en cours. Il n’empêche que la perte de dynamisme de l’activité logement et des résultats d’entreprises publiés pour le troisième trimestre qui surprennent moins à la hausse que précédemment sont des signaux qui interpellent sur le tempo de l’activité américaine demain.

Il y a ensuite une situation géopolitique qui paraît devenir de plus en plus compliquée, des Etats-Unis à l’Europe et du Moyen-Orient à la Chine. Il y a enfin la politique monétaire. Elle paraît insensible, au moins pour le moment, aux déceptions sur la croissance. N’a-t-on pas vu la semaine écoulée la Banque du Canada relever son taux directeur de 25 centimes à 1,75 % et la Riksbank en Suède annoncer qu’elle devrait augmenter bientôt le sien ? On le ressent : c’est du côté des banques centrales, avec une adaptation de leur discours, qu’il est le plus aisément possible de gérer cette ambiance lourde sur les marchés.

Hervé Goulletquer

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