De nouveaux paradigmes de politique économique

Publié le 7 juin 2019 à 11h23    Mis à jour le 13 juin 2019 à 10h08

Hervé Goulletquer

Peut-on rappeler un temps jadis où les marchés lisaient leur environnement au travers du filtre du cycle conjoncturel ? L’observation du passage d’une phase à l’autre (de la récession à la reprise, puis à la maturité, puis à la surchauffe et ainsi de suite) permettait de caler les anticipations.

Bien sûr, avec la «grande modération», dans le sillage de la mondialisation de l’économie et de la déréglementation, il a fallu s’habituer à moins d’inflation et donc à des phases de maturité plus longues. Mais le marché conservait à la fois ses repères et ses réflexes.

Avec la «grande récession», il y a déjà plus de dix ans, il est apparu que la croissance économique serait durablement plus faible. Cela a à la fois créé une montée des mécontentements politiques et incité les banques centrales à élargir la palette de leurs outils monétaires. Le contexte de leur prise de décision est devenu davantage politique et leur relation avec les marchés, moins lisible.

Derrière les questions que les investisseurs se posent aujourd’hui, il y a en fait des changements en cours au niveau de la politique économique. Deux sont d’importance. D’abord, le Président américain ambitionne de modifier les règles du commerce international, au titre d’un équilibre actuel trop favorable aux pays émergents. Ensuite, les banques centrales cherchent comment perfectionner l’usage de leurs instruments de politique monétaire dans un contexte caractérisé par une incertitude à la fois élevée et durable : l’audace (agir plus fort et plus vite) peut-elle devenir un instrument de politique monétaire ? Réussir à anticiper ces changements participera demain des «bons choix» en termes d’allocation d’actifs.

Hervé Goulletquer

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