L'analyse d'Hervé Goulletquer

Fed : le doigté nécessaire à la réduction de son bilan

Publié le 13 juillet 2018 à 12h20

Hervé Goulletquer

La Fed a du mal à maintenir le taux effectif des fonds fédéraux au milieu de la fourchette qu’elle s’est fixée comme cible pour son taux directeur. On se souvient qu’avant la réunion du 13 juin, celui-ci se positionnait à 1,70 % pour une fourchette de taux cible entre 1,50 % et 1,75 %. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle a décidé au cours de cette réunion de ne relever que de 20 centimes le taux versé sur les réserves excédentaires des banques commerciales, contre 25 centimes pour la fourchette de son taux directeur. Avec un résultat amélioré, mais sans doute fragile : le taux effectif s’établit à 1,91 % pour une fourchette fixée entre 1,75 % et 2,00 %.

Que se passe-t-il, sachant qu’il est clair que Fed ne veut évidemment pas que le taux effectif passe au-dessus de la borne haute ? Il faut revenir à la genèse du phénomène : la réduction des réserves des banques au passif du bilan de la Fed, en contrepartie de la réduction de la taille du bilan par le biais de la vente d’actifs. Le système bancaire devenant moins liquide, cela induit des pressions haussières sur le taux effectif des fonds fédéraux.

Compte tenu de ces difficultés, la Fed devrait éventuellement réduire ses ambitions en matière de diminution de son bilan. Mais quel serait alors l’impact sur le niveau des taux longs ? Rappelons que la politique de Quantitative Easing avait comme ambition de réduire la prime de terme et donc de mieux contrôler la partie longue de la courbe. A contrario, le processus de réduction du bilan crée les conditions d’une prime de terme plus importante et donc, toutes choses égales par ailleurs, d’une courbe plus pentue. Il est donc possible que l’ampleur de ce mécanisme doive être revue à la baisse.

Hervé Goulletquer

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