Le Président Trump entre économie et politique

Publié le 29 mars 2019 à 16h38

Hervé Goulletquer

L’aspiration du marché est double à l’heure actuelle : les investisseurs espèrent que le stress politique reflue et que le moment du retournement de la croissance puisse être remis à plus tard. Dans une large mesure, les deux points ramènent à Donald Trump. Les marchés attendent de lui qu’il trouve un accord avec la Chine, ce qui ravivera les anticipations positives en matière de commerce international, et qu’il fasse tout pour que l’environnement économique reste porteur, au moins jusqu’à l’élection présidentielle de novembre 2020.

Le Président Trump doit donc faire de l’économie. Il s’y emploie. Au sein de la Maison-Blanche, il serait ainsi l’un de ceux le plus en faveur d’un compromis avec Pékin. En outre, le projet de budget 2020 de son Cabinet, présenté il y a peu, est expansionniste. Ces signes sont certes favorables mais le diagnostic ne peut pas s’arrêter là. Donald Trump doit aussi faire de la politique. Si une économie en bonne santé crée un environnement favorable à un Président en quête d’un second mandat, la mobilisation du cœur de son électorat passe par la prise de mesures auxquelles celui-ci aspire. Or plus la cote de popularité du Président en exercice est faible au niveau de l’ensemble de l’opinion publique, plus mobiliser ses fidèles s’impose.

Le Président Trump en est là. Faut-il craindre, alors, une montée des tensions dans les discussions autour d’un accord commercial avec l’Europe, qui répondraient aux instincts protectionnistes d’une partie des Républicains ? Le dossier est à suivre de près, tout comme, bien sûr, la cote de popularité du locataire de la Maison-Blanche.

Hervé Goulletquer

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