L'analyse d'Hervé Goulletquer

Quelle politique économique par temps de crise sanitaire ?

Publié le 20 mars 2020 à 14h34

Hervé Goulletquer

Comment doit-on s’y prendre quand un pays est confronté aux conséquences économiques d’une crise sanitaire de grande ampleur ? La question taraude tous les responsables publics ; et aussi les marchés financiers. La réponse qu’apporterait le manuel du parfait policymaker tiendrait en trois points. Il faudrait tout d’abord articuler et séquencer les mesures répondant au choc d’offre et celles rendues nécessaires par son élargissement vers un choc de demande et de marché. Il s’agirait ensuite d’articuler les initiatives en provenance des gouvernements et celles prises par la banque centrale. Enfin, il faudrait une coordination entre les pays face à un événement mondial qui les touchent tous, même si ce n’est ni avec la même force, ni avec le même calendrier. 

Qu’observe-t-on dans la «vraie vie» de la crise mondiale du coronavirus ? Des banques centrales qui «font le job» dans leur coin, des gouvernements qui jonglent avec des initiatives tous azimuts et des «gros chiffres», voulant illustrer l’importance des actions entreprises, et une coopération internationale réduite au strict minimum. Le tout sans trop convaincre les marchés. Peut-être déçus par le guidage de politique économique, ils guettent le pic de la pandémie. 

Pourtant, tout n’est pas à critiquer. En Europe, un débat très important s’est ouvert sur la répartition des rôles entre Etats membres et institutions de l’Union : initiatives de soutien à l’activité à la main des premiers et assurance en matière de financement de celles-ci à la charge des secondes. N’est-ce pas d’ailleurs ce qui vient de se passer avec le programme d’achat d’urgence de la BCE pour lutter contre la pandémie, doté d’un montant respectable de 750 milliards d’euros ? 

Hervé Goulletquer

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