Protectionnisme : l’effet d’annonce plus que l’annonce

Publié le 6 avril 2018 à 10h49    Mis à jour le 6 avril 2018 à 14h42

Christophe Morel

A ce stade, les feux de la conjoncture restent pleinement au vert et il n’y a aucun signe de récession à l’horizon. Le plus probable est que le cycle actuel de croissance surprenne par sa longévité : il devrait durer plus longtemps que d’habitude justement parce que la reprise a elle-même été plus lente que d’habitude (aux Etats-Unis, seul le cycle de croissance des années 1960 a dépassé les 10 ans).

Quand on décrypte les enquêtes de conjoncture, il apparaît très récemment que deux sujets inquiètent toutefois les entreprises des pays développés, à savoir le risque de guerre commerciale et les contraintes de production auxquelles elles sont confrontées. Ces inquiétudes vont provoquer une consolidation des indicateurs avancés qui devraient quitter leur zone exceptionnellement élevée pour revenir dans une zone plus «normalisée». En tant que telles, ces inquiétudes ne remettent pas en question le scénario de poursuite du cycle haussier.

En fait, le risque principal se situe dans la perception des marchés financiers. De façon exagérée, le terme de «stagflation» peut inopportunément réapparaître. Et dans un environnement d’instabilité financière, de fortes vulnérabilités aux variations des marchés actions, un resserrement inopinée des conditions financières affecteraient l’économie américaine, et ce faisant l’économie mondiale. Ce qui importe donc est davantage la réaction des marchés aux annonces tarifaires que les annonces elles-mêmes.

Christophe Morel Chef économiste ,  Groupama Asset Management

Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management

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