Un nouvel ALENA, et après ?

Publié le 5 octobre 2018 à 10h36    Mis à jour le 16 octobre 2018 à 17h06

Christophe Moulin

Avant de s’inquiéter des rebondissements en Italie, les investisseurs avaient salué en début de semaine l’accord de modernisation du traité de libre-échange nord-américain (ALENA) rendu possible par les aménagements acceptés par le Canada le 30 septembre, quelques semaines après les concessions faites par le Mexique.

Le temps nous dira si le Congrès américain résultant des élections du 6 novembre ratifiera en l’état cet accord, mais l’on peut déjà s’interroger sur sa portée. De notre point de vue, cet épisode ne remet pas fondamentalement en cause l’évolution générale qui tend à un recul de la mondialisation. Il apparaît de plus en plus clairement que le Président Trump entend concentrer ses efforts en la matière sur la Chine. Ce discours devrait être de mieux en mieux perçu, y compris au-delà de son électorat naturel. Les quarante dernières années ont été marquées par une redistribution de la richesse mondiale : en considérant six pays émergents représentatifs (Chine, Corée, Inde, Pologne, Indonésie et Thaïlande), leur production est passée de moins de 10 % du total à plus de 30 %. Cette évolution indéniable, souvent présentée de façon caricaturale, entretient le sentiment qu’il y a des perdants et des gagnants de la mondialisation. Les inquiétudes suscitées par la mondialisation sont légitimes mais ne doivent pas masquer ses bénéfices, au premier rang desquels la tendance désinflationniste.

La «démondialisation» s’accompagnera fatalement d’une hausse des prix à l’échelle mondiale, et, vraisemblablement, d’une moindre croissance. La mise en place de ce nouvel équilibre sera progressive et s’inscrira dans la durée mais il faut s’y préparer.

Christophe Moulin

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