Tous les cycles ont une fin

Publié le 2 février 2018 à 11h12    Mis à jour le 2 février 2018 à 15h04

Didier Borowski

Les cycles américain et japonais sont en passe de rentrer dans l’histoire au regard de leur longévité ; si l’expansion se poursuit aux Etats-Unis après l’été 2019, il s’agira du cycle le plus long depuis 1857 ; et si le Japon ne connaît pas de récession en 2018, ce sera le cycle le plus long de l’après-guerre.

Si les cycles ne meurent pas de vieillesse, ils peuvent néanmoins buter sur certains déséquilibres. La dette accumulée (Etats, entreprises non financières et ménages) est préoccupante à moyen terme. Car si l’environnement actuel de croissance robuste et de taux d’intérêt faibles est propice au désendettement à court terme, il n’est pas nécessairement très durable.

D’une part, parce que la croissance potentielle mondiale a ralenti au cours des dernières années (vieillissement de la population, faible productivité). Dit autrement, sauf à considérer une vague pérenne de nouveaux investissements, la croissance finira pas se caler sur un potentiel très affaibli. D’autre part, parce que les taux d’intérêt commencent à se redresser. Les contraintes d’endettement menaceraient vite d’exercer une pression sur la demande finale si leur remontée était trop brutale.

Il n’y a pas péril en la demeure : ni l’inflation ni les taux ne vont s’envoler, et l’expansion va se poursuivre en 2018-2019. Mais on ne peut ignorer que, pour la première fois depuis la grande crise financière, le bilan agrégé des banques centrales (Fed, BCE et BoJ) va stagner en 2018 et se replier l’an prochain. Or il est clair que la «liquidité banque centrale» a contribué à faire grimper le prix des actifs ces dernières années. Il est donc assez déroutant que la volatilité reste aussi basse.

Didier Borowski Responsable recherche politiques macro ,  Amundi Investment Institute

Didier Borowski est responsable de la recherche sur les politiques macroéconomiques au sein de l’Amundi Investment Institute. Auparavant, il a exercé plusieurs fonctions : responsable de la stratégie Taux et Changes, co responsable de l’équipe de Stratégie et Recherche économique, responsable de la macroéconomie puis plus récemment responsable global views. Avant de rejoindre Amundi, il était économiste et stratégiste senior de Société Générale Asset Management (2000-2009). Didier Borowski a commencé sa carrière au sein de la Direction de la Prévision du Ministère de l’économie et des finances. Il a également exercé les fonctions d’expert auprès de la Commission européenne. Didier Borowski est Docteur ès sciences économiques. Il a été Professeur associé à l’Université Paris Nord (2007-2011) puis a enseigné plusieurs années à l’université Paris-Dauphine.

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