Vers un boom immobilier mondial ?

Publié le 2 juillet 2021 à 11h59

Didier Borowski

Au niveau mondial, le prix des logements augmente rapidement : +7,3 % sur un an, en moyenne pour 56 pays. La tendance haussière s’observe depuis le milieu des années 2010. Il est prématuré de parler de boom mondial. La situation est très différente de celle observée avant la crise financière de 2008, et reste très contrastée d’une région à l’autre. Cependant, la simultanéité des hausses de prix dans des pays très différents pose la question d’un éventuel facteur commun qui en serait à l’origine. Historiquement, l’effondrement des prix de l’immobilier est l’une des principales causes des crises financières, surtout quand la hausse préalable a été alimentée par un boom du crédit. L’immobilier résidentiel est souvent à la fois le principal actif et le principal passif des ménages.

En théorie, une politique réglementaire macroprudentielle appropriée dispense les banques centrales d’agir. Elles doivent néanmoins veiller à ce que leurs actions n’aggravent pas l’endettement des ménages. En effet, la faiblesse des taux d’intérêt entraîne souvent un assouplissement des conditions de crédit et une prise de risque accrue des banques. Toutefois, dans les régions où les marchés immobiliers sont hétérogènes, le durcissement de la politique monétaire peut s’avérer contreproductif, compte tenu de ses conséquences potentiellement néfastes sur le reste de l’économie.

Aux Etats-Unis, la hausse des prix immobiliers est généralisée. Si elle se poursuit, la Fed pourrait entamer un tapering, en commençant par réduire ses achats de MBS (Mortgage-Backed Securities). Ce n’est pas le cas dans la zone euro – les prix sont très modérés en Italie et en Espagne – et la Banque centrale européenne (BCE) n’a donc aucune raison de réduire ses achats de titres.

Didier Borowski Responsable recherche politiques macro ,  Amundi Investment Institute

Didier Borowski est responsable de la recherche sur les politiques macroéconomiques au sein de l’Amundi Investment Institute. Auparavant, il a exercé plusieurs fonctions : responsable de la stratégie Taux et Changes, co responsable de l’équipe de Stratégie et Recherche économique, responsable de la macroéconomie puis plus récemment responsable global views. Avant de rejoindre Amundi, il était économiste et stratégiste senior de Société Générale Asset Management (2000-2009). Didier Borowski a commencé sa carrière au sein de la Direction de la Prévision du Ministère de l’économie et des finances. Il a également exercé les fonctions d’expert auprès de la Commission européenne. Didier Borowski est Docteur ès sciences économiques. Il a été Professeur associé à l’Université Paris Nord (2007-2011) puis a enseigné plusieurs années à l’université Paris-Dauphine.

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