La boîte de Pandore a été ouverte

Publié le 10 juillet 2015 à 14h41    Mis à jour le 10 juillet 2015 à 18h46

Dominique Barbet

Je ne suis plus certain que la zone euro compte encore 19 membres à l’heure où vous lisez ces lignes ! La semaine dernière a connu une révolution : les leaders politiques et les dirigeants de la BCE ont envisagé la sortie de la Grèce de la zone euro. «L’irréversibilité de l’euro» est à jamais mise en doute et cela aura des conséquences durables.

Pour les investisseurs, il existe à jamais un risque, peut-être infime, de voir un pays sortir, de gré ou de force, de la monnaie unique. Cela va induire une volatilité plus forte et une prime d’illiquidité. Tous ces risques ont un prix. Les écarts de taux d’intérêt entre les dettes publiques ou privées des pays membres ont maintenant deux raisons de perdurer : le risque de non-remboursement et celui de redénomination. Ce prix ne dépend pas que de la situation économique des Etats ou des entreprises, il dépend aussi de la «réputation» de chaque pays. Cela va conférer un «avantage» permanent à l’Allemagne ; un atout encombrant dans un pays vieillissant qui épargne trop. Ce sera aussi un handicap irréversible pour, par exemple, l’Italie. C’est une nouvelle force centrifuge pour l’Union économique et monétaire.

Pour surmonter ce handicap, l’Union, qui est aujourd’hui essentiellement monétaire, devrait devenir plus économique, politique et aussi budgétaire. Un tour de force, surtout à 19 ; un défi qui semble insurmontable en cette période de montée des nationalismes. La BCE, qui s’est tant battue depuis 2010 contre la fragmentation bancaire, sait qu’elle ne pourra plus jamais l’éliminer complètement. Il faudra peut-être repenser la politique monétaire elle-même.

Dominique Barbet

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