Pour 1 100 milliards, t’as plus rien !

Publié le 11 mars 2016 à 18h23    Mis à jour le 17 mars 2016 à 10h10

Gilles Guibout

Tout juste un an après la mise en œuvre par la BCE d’un programme de rachat d’actifs pour soutenir la reprise de l’activité en Europe, l’évolution récente des marchés semble illustrer combien le scepticisme reste entier.

Si la baisse de l’euro a permis un regain de compétitivité pour certaines industries et des taux de croissance inflatés par les effets de change, les effets escomptés tardent à se matérialiser. Pire, là où les interventions de Mario Draghi avaient réussi à palier les inefficiences de la gouvernance européenne, l’absence de réforme structurelle, de coordination avec les régulateurs, notamment dans le secteur financier, le risque de dislocation que fait peser le référendum anglais ont stérilisé l’action de la banque centrale.

Sur les douze derniers mois, les marchés actions européens ont perdu près de 13 %, alors même que les taux obligataires sont revenus à des niveaux très bas, à moins de 0,2 % pour le 10 ans allemand.

Qu’attendre dès lors ?

La décision de la semaine dernière de la BCE d’amplifier ultérieurement son programme a entraîné une forte volatilité sur les marchés : hausse initiale, puis baisse immédiate. Cela démontre une fois de plus que, bien que nécessaire, son action n’est pas suffisante. Une reprise durable sur les marchés actions ne pourra se mettre en place qu’à la faveur de réformes structurelles et d’une plus grande intégration européenne.

Dans ce laps de temps, il convient plus que jamais d’adopter une approche de sélection de valeurs et, au sein des actions, se concentrer sur les sociétés exposées de manière intrinsèque à des poches de croissance, comme la transition digitale ou le vieillissement de la population.

Gilles Guibout

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