Actif ou passif, est-ce la bonne question ?

Publié le 10 mai 2019 à 15h43

Jean-François Boulier

La croissance quasi ininterrompue de la gestion indicielle dans toutes ses composantes, ETF en particulier, suscite nombre de questionnements, y compris de la part des régulateurs. Pourtant l’essentiel de la gestion reste effectuée par des gérants qui se désignent comme actifs : plus des trois quarts en Europe et de l’ordre des deux tiers aux Etats-Unis. Au-delà des querelles de producteurs, qu’en pensent les investisseurs ?

Dans une enquête mondiale récente*, ils répondent que leur préoccupation première reste la performance. Ils considèrent pour plus des deux tiers que les gestionnaires actifs sont mieux armés pour gérer les évolutions, notamment liées aux nouvelles technologies, et qu’ils accompagnent mieux les besoins additionnels, tels que le dialogue avec les émetteurs. Mais à peine un quart estime que le service qu’ils reçoivent vaut les frais payés.

Les débats autour de la gestion passive, quant à eux, se sont déplacés sur de nouveaux terrains : la représentativité des indices et leur conception, notamment pour les indices obligataires, les coûts facturés par leurs propriétaires ainsi que leurs effets secondaires sur le prix des titres sont des questions de plus en plus soulevées. En outre, le mouvement d’intégration de critères extra-financiers va sans doute continuer de rebattre bien des cartes.

Or la plupart des investisseurs sont utilisateurs des deux modes de gestion, dont les avantages relatifs dépendent de l’utilisation qu’ils en font. Les critères de choix des deux modes de gestion n’étant pas comparables, l’enjeu est donc plutôt de trouver la bonne gestion, active ou passive, au juste prix.

*Regaining trust in active management, Allianz Global Investors, April 2019

Jean-François Boulier Président d'honneur ,  Af2i

Jean-François Boulier est président d'honneur de l'Af2i.

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