C’est l’allocation d’actifs qui compte

Publié le 5 avril 2019 à 12h11

Jean-François Boulier

L’année dernière, avec son difficile dernier trimestre et des performances annuelles négatives généralisées à presque toutes les classes d’actifs, à l’exception de certains segments de l’immobilier, aurait-elle sonné le glas des fonds flexibles ? Les promesses de ces fonds patrimoniaux sont nées sur les cendres des fonds de performance absolue, hedge fonds en particulier, mis en sérieuse difficulté pendant la très grande crise de 2008. Les quelques fonds qui avaient su éviter les méfaits de la crise ont évidemment connu leur heure de gloire. Etait-ce par chance ? Beaucoup ont tenté d’en extraire le Graal et proposé notamment une «nouvelle» recette : la flexibilité de l’allocation.

En effet, peu importe la façon de procéder, le principal facteur guidant la performance pour un portefeuille donné reste l’allocation d’actifs. L’enjeu est plutôt de parvenir à la faire varier de manière suffisamment rapide et effective, notamment au niveau de l’exposition en actions, pour protéger le portefeuille. La théorie dit que c’est impossible. L’année dernière illustre que c’est, en tout cas, difficile et risqué.

Mais l’hirondelle ne fait pas le printemps : les logiques de beaucoup de fonds patrimoniaux ne doivent pas être rejetées trop rapidement. Elles peuvent au contraire être complétées par d’autres approches. Plusieurs directions sont envisageables, à condition d’être prêt à certaines concessions : il est par exemple possible d’avoir recours à une assurance de portefeuille, ce qui présente le risque de n’apporter que la garantie visée, ou encore d’orienter de manière plus marquée l’allocation vers les actifs non cotés, quitte à prendre un risque de liquidité.

Jean-François Boulier Président d'honneur ,  Af2i

Jean-François Boulier est président d'honneur de l'Af2i.

Du même auteur

Voir plus

Chargement en cours...