L’ESG : un impact durable sur les performances ?

Publié le 12 octobre 2018 à 17h42

Jean-François Boulier

L’accélération de la  prise en compte des critères extra-financiers par les investisseurs est particulièrement visible depuis un an. Les réponses à l’enquête Af2i 2018 indiquent que 60 % des investisseurs institutionnels français intègrent les critères ESG (environnement, social et gouvernance) dans leur politique de placement contre 50 % l’année précédente. Ce renforcement de tendance aura-t-il des effets durables sur les valorisations et les performances ? Indéniablement, au moins depuis le choc Volkswagen, le risque environnemental est bien compris par le marché. L’impact des bonnes pratiques en matière de gouvernance est également notable depuis de nombreuses années, en particulier aux Etats-Unis et surtout négativement lorsque les comportements inadéquats sont révélés. Et les mauvais traitements de la main-d’œuvre, certes parfois chez des fournisseurs et dans les pays émergents, ne manquent pas d’avoir un effet sur les titres dont les marques sont connues du grand public.

Mais si l’engouement pour l’ESG se tarissait, ou si la démarche perdait de sa crédibilité, aurions-nous un effet contraire ? Les bénéfices en termes de performance des portefeuilles dépendent en effet de la constance de ces préférences pour l’ESG, de leurs impacts sur les entreprises et de leur perception par les investisseurs. A tout le moins, ne pas prendre en compte ces critères extra-financiers semble être un risque. Mais bien comprendre cette nouvelle dynamique, certes souvent complexe et pleine de nuances d’une culture à l’autre, peut sans doute apporter aussi un surcroît de valeur financière ou extra-financière. C’est désormais une nouvelle forme de gestion active.

Jean-François Boulier Président d'honneur ,  Af2i

Jean-François Boulier est président d'honneur de l'Af2i.

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