Des réponses à la mesure du choc ?

Publié le 6 mars 2020 à 15h51    Mis à jour le 17 avril 2020 à 11h56

Jean-Louis Mourier

La question ne se pose plus : la zone euro est en récession et celle-ci sera forte, historique même. La dernière prévision publiée par le FMI indique une contraction de 7,5 % du PIB de la zone euro cette année.

Toutefois, l’ampleur de la baisse d’activité dépendra essentiellement de la durée nécessaire de maintien des mesures destinées à freiner la propagation de la pandémie de Covid-19. D’après les estimations publiées par plusieurs instituts de conjoncture, la contraction du PIB de la France ou de l’Allemagne pourrait atteindre 2 % à 3 % par mois de confinement, même en prenant en compte les mesures de soutien des gouvernements et des banques centrales.

Il est vrai que ces dernières ne visent pas à empêcher le choc, mais à éviter qu’il détruise durablement des capacités de production. Il s’agit de maintenir, autant que possible, l’économie en état de redémarrer lorsque la situation sanitaire le permettra. Pour cela, les gouvernements de la zone euro n’ont pas lésiné : sans compter les mécanismes de garantie de crédits, notamment aux entreprises, les mesures annoncées représentent plus de 20 % du PIB de l’Allemagne et près de 12 % de celui de la France. De son côté, la BCE cherche à éviter que le gel d’une partie de l’activité provoque une crise financière. Via ses achats de titres, elle permet aussi aux gouvernements de n’avoir aucun souci pour financer leurs déficits supplémentaires.

Rien n’assure, néanmoins, que ces mesures seront suffisantes : plus le confinement dure et plus le risque de dommages irrémédiables augmente, tout comme le coût de la sauvegarde voulue par les gouvernements.

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

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