L'analyse de Jean-Louis Mourier

Economie : le pire est-il passé ?

Publié le 13 décembre 2019 à 16h20

Jean-Louis Mourier

Quelques éléments montrent que le point bas de la croissance pourrait avoir été atteint, aux Etats-Unis comme dans la zone euro. Les résultats des enquêtes de conjoncture, d’abord, ont cessé de se dégrader. L’indice PMI global d’activité manufacturière a même touché un point bas au mois de juillet. Il reste certes très faible et ne montre que peu de signes d’accélération de l’activité. Mais le pire de la dégradation pourrait bien être passé. Ce léger mieux transparaît aussi des déclarations de dirigeants de groupes américains sur secteur électronique et informatique. Les fabricants de puces électroniques perçoivent notamment un frémissement de la demande, en raison d’un regain de dynamisme de l’investissement de leurs clients. Les enquêtes montrent aussi que les autres secteurs de l’économie ont relativement bien résisté, jusque-là, à la déprime de l’activité manufacturière.

Toutefois, pour que cette amélioration ne tourne pas court, il est nécessaire que la possibilité entrevue d’amélioration des relations commerciales sino-américaines se confirme et que le Brexit se déroule sans accroc. Mais les tensions commerciales internationales ne cesseront pas immédiatement, l’administration américaine ayant déjà montré sa capacité à se trouver de nouveaux ennemis. En Europe, l’éventuelle ratification de l’accord de divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne sera un point positif mais s’ouvriront ensuite les négociations sur les relations futures entre les deux entités, négociations dont il est difficile de savoir encore sur quel type d’accord elles vont déboucher. Des signaux plus positifs laissent donc espérer que le pire pourrait être passé pour les grandes économies, mais les sources politiques d’incertitude ne vont pas se tarir brutalement.

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

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