L'analyse de Jean-Louis Mourier

Les tensions inflationnistes se diffusent

Publié le 29 juin 2018 à 9h56    Mis à jour le 22 août 2018 à 11h35

Jean-Louis Mourier

Alors que les échanges internationaux de marchandises en volume sont devenus plus erratiques ces derniers mois, les prix des marchandises échangées ont continué à accélérer, leur hausse atteignant 10 % sur un an en avril.

Ce mouvement s’explique en partie par la hausse des cours des matières premières, et notamment des cours du pétrole (+ 42 % sur un an au mois d’avril). Mais les statistiques diffusées la semaine dernière montrent que les prix des exportations progressent plus vite dans les économies avancées que dans les économies émergentes et en développement. Cette envolée des prix des échanges internationaux de marchandises illustre ainsi l’intensité des tensions inflationnistes au sein du secteur manufacturier. Ce constat est cohérent avec la multiplication des signes de tensions sur l’appareil de production.

Mais l’ampleur de la hausse pose aussi des questions sur l’écart constaté avec les prix domestiques. Comment se fait-il que les exportateurs des économies avancées peuvent augmenter leur prix de vente à l’étranger sur un rythme de 12 % par an, alors que les prix à la production publiés aux Etats-Unis, en Europe, au Japon ou au Royaume-Uni, même s’ils ont parfois accéléré récemment, affichent encore de faibles taux de croissance ? L’augmentation des prix à l’exportation peut permettre d’alléger la pression sur les marges des entreprises des économies avancées, menacée par leur faible capacité à augmenter leurs prix de vente domestique dans un contexte d’accélération des coûts salariaux et non salariaux de production.

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

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