Une «normalisation» post-Covid lente et inégale

Publié le 4 décembre 2020 à 14h40

Jean-Louis Mourier

En décembre, il est habituel, traditionnel même, de faire des prévisions pour l’année suivante. Certes, l’exercice est toujours difficile. Les scénarios élaborés ne se réalisent que rarement. Sans aller jusqu’à prendre l’exemple de 2019 – qui pouvait prévoir qu’une pandémie engendrerait un effondrement de l’activité économique mondiale ? –, les sources d’incertitude sont de plus en plus nombreuses et importantes. 

Certes, cette année, on ne prend pas beaucoup de risques à annoncer que l’activité économique globale va nettement rebondir. La croissance du PIB mondial devrait même atteindre un record. Ce rebond sera mécanique, après une récession provoquée pour tenter de freiner la propagation de la pandémie de la Covid-19. Et donc le rebond ne sera pas cyclique non plus.

Mais les deux éléments les plus importants pour les décisions d’allocations d’actifs de l’année prochaine portent sur la vitesse de «récupération» de l’activité perdue et sur l’homogénéité du rebond dans le monde. Alors que les deux organisations internationales viennent de mettre leurs prévisions à jour, le FMI et l’OCDE divergent quelque peu sur ce dernier point. Pour le FMI, l’écart type de croissance entre les pays serait très faible l’année prochaine et les deux suivantes, alors qu’il resterait relativement élevé pour l’OCDE. Une chose est sûre : quelques économies – dont la Chine – retrouveront en fin d’année prochaine des niveaux d’activité supérieurs au quatrième trimestre de 2019, mais ce ne sera pas le cas partout. En Europe, la forte deuxième vague de l’épidémie casse le rebond et recule l’horizon de retour au niveau d’activité d’avant-crise.

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

Chargement en cours...