L'analyse de Jean-Louis Mourier

Vers des politiques monétaires (encore) plus accommodantes ?

Publié le 28 juin 2019 à 11h37    Mis à jour le 28 juin 2019 à 15h03

Jean-Louis Mourier

Les banquiers centraux ont fortement réagi ces derniers mois au ralentissement de l’activité économique, évoquant désormais l’éventualité de détendre à nouveau leurs politiques «en utilisant tous les instruments disponibles» de la BCE.

Cette évolution se justifie par la persistance d’une inflation très faible, malgré une longue phase de croissance. Certes, cette faiblesse persistante de l’inflation résulte notamment de changements structurels (numérisation, mondialisation…) et de la baisse ponctuelle de certains prix. Mais les bases de leur confiance dans le retour progressif à un rythme de hausse des prix proche de leur objectif commencent à être ébranlées.

L’incertitude concernant les perspectives de croissance pourrait remettre en cause le comblement attendu cette année de l’écart entre le PIB et son potentiel. Il en résulterait que des capacités de production excédentaires se développeraient à nouveau, générant des pressions désinflationnistes, voire déflationnistes.

De plus, certains estiment que les gains de productivité, notamment issus de la numérisation de l’économie, sont sous-estimés. Dans ce cas, le PIB potentiel et sa croissance seraient plus élevés qu’estimé, impliquant que le PIB réalisé, lui, serait encore très inférieur : les capacités de production resteraient alors d’autant plus excédentaires. Parallèlement, l’état des tensions sur le marché du travail fait débat. L’accumulation de sources d’incertitude justifie la vigilance des banquiers centraux, qui peuvent craindre qu’un ralentissement trop marqué de l’activité économique éloigne encore l’inflation de leur objectif.

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

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