La distribution de prêts aux entreprises et aux ménages reste dynamique dans la zone euro, contrebalançant partiellement l’image négative issue des enquêtes de conjoncture. Elle n’accrédite pas le risque d’une dégradation supplémentaire de la conjoncture économique ces prochains mois.

La croissance soutenue de la distribution de crédit aux entreprises est concentrée sur les prêts à moyen et long termes (+ 4,3 % sur un an, du jamais-vu depuis la crise des subprimes). Pourtant, la vague de refinancements des encours de dette des entreprises faiblit et les opérations de fusions-acquisitions tendent plutôt à diminuer en Europe. Cela signifie qu’une partie importante de ces flux sert à financer l’investissement des entreprises. Toutefois, il ne s’agirait pas, pour l’essentiel, d’investissement de croissance, mais de la modernisation ou de l’adaptation de l’outil de travail. Alors que l’incertitude sur les perspectives est particulièrement forte, les chefs d’entreprise n’ont en effet pas de raison objective de se préparer à une forte croissance de la demande ces prochains mois.

Attention, d’ailleurs, aux perspectives à court terme : les entreprises bénéficient aujourd’hui de conditions de financement particulièrement favorables, et elles en profitent ; mais les banques ont commencé à se montrer plus difficiles dans l’octroi de crédits et à imposer des conditions moins favorables au premier semestre. Si la BCE ne parvient pas à enrayer cette tendance, une dégradation supplémentaire de la conjoncture semble inéluctable ces prochains mois.