Le vaccin, plus efficace que les banques centrales

Publié le 13 novembre 2020 à 16h09

Thierry Million

Déjà confortés par la victoire de Joe Biden à la présidentielle américaine, les investisseurs se sont précipités sur tous les actifs risqués à leur disposition à l’annonce par la société Pfizer d’un vaccin contre le coronavirus efficace à 90 %. L’espoir que d’autres laboratoires soient bientôt en mesure de produire de tels résultats change la donne.

Les confinements et restrictions en cours, visant à limiter la contagion, pénalisent à nouveau l’activité économique. Toutefois la possible éradication du virus d’ici la fin de l’année prochaine, permettra à la conjoncture de rebondir vigoureusement bien au-delà de son niveau pré-Covid. Cela est rendu possible grâce à la fonction de réaction asymétrique des banques centrales qui resteront accommodantes jusqu’à confirmation de la soutenabilité de la reprise. De surcroît, les plans fiscaux de secours, de 1,8 trillion d’euros en zone euro et d’au moins 2 trillions de dollars aux Etats-Unis, procureront leur stimulation maximale au second semestre 2021. 

Ainsi, la compression des primes de risque va se poursuivre sur les marchés d’actions et de crédit, soutenue par les révisions à la hausse des résultats des entreprises pour 2022. L’Europe, comptant parmi les zones les plus touchées par la pandémie, devrait donc surperformer. Inversement, les actifs réputés sûrs comme les emprunts d’Etat vont être délaissés et voir leur taux remonter sur les échéances longues. Les investisseurs exigeront des rendements à terme plus élevés, les ingrédients d’un retour de l’inflation étant en place. 

Ce scenario fera bien sûr face à des déceptions temporaires, mais un déploiement rapide de vaccins peut atténuer l’ampleur des dommages irrécouvrables.

Thierry Million Directeur de la gestion obligataire ,  Allianz Global Investors France

Thierry Million est directeur de la gestion obligataire d'Allianz Global Investors France. Ingénieur diplômé en Informatique de l’Institut de Recherche polytechnique de Mulhouse, titulaire d’un DESS en finance de l’Institut Supérieur de Gestion et diplômé de la SFAF, Thierry Million débute sa carrière en 1987 en tant que courtier et responsable de la Trésorerie chez Dynabourse. Il est ensuite gérant obligataire à la Banque Vernes. En 1994 il rejoint Dresdner RCM Gestion en tant que directeur de la gestion obligataire. En 2001 il devient Responsable des activités Product Management et Conseil d’AGF Asset Management. A partir de 2003, il prend la responsabilité des portefeuilles diversifiés des institutionnels et entreprises, ainsi que de la recherche quantitative et économique. En 2006, il est nommé directeur de la recherche économique et quantitative et du Conseil, puis directeur de la gestion obligataire d’Allianz Global Investors en 2008. Depuis 2013, il est directeur de la gestion obligataire institutionnelle.

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