Coronavirus

Les banques centrales, antidote du coronavirus pour les actifs risqués

Publié le 7 février 2020 à 18h08    Mis à jour le 30 avril 2020 à 14h43

Thierry Million

L’apparition du coronavirus dans la province de Hubei en Chine a eu un impact particulièrement différencié sur les marchés selon les classes d’actifs. Les taux d’intérêt ont inversé leur tendance haussière du début de l’année, passant de - 0,15 % à - 0,45 %, sur le Bund à 10 ans. S’inscrivant dans une tendance similaire, le rendement à 10 ans américain a baissé de 1,94 % à 1,50 %. Cette performance remarquable des actifs sûrs reflète les craintes que les mesures des autorités chinoises pour limiter la propagation de la maladie pèsent sensiblement sur la croissance mondiale. En revanche, la baisse concomitante des marchés d’actions et de la plupart des autres actifs risqués des pays développés a été très mesurée. Le S&P 500 n’a perdu qu’un peu plus de 3 %, alors que pendant l’épisode du SRAS en 2003 ou du Zika en 2016, la chute de l’indice avait été bien plus brutale, de l’ordre de 13 % en quelques semaines. A l’identique, les obligations d’entreprises ont fait preuve d’une résistance remarquable, les spreads de crédit ne s’écartant que de quelques points de base. Evidemment, les investisseurs misent sur le caractère temporaire de l’impact du virus, mais pas seulement. La certitude que les banques centrales vont tout mettre en œuvre (baisse de taux et injections de liquidités) pour contrecarrer une possible récession fait obstacle aux liquidations d’actifs risqués.

Ainsi, lorsque la contagion va régresser, il vaudra mieux être investi sur les actifs risqués plutôt que d’être exposé à la remontée des taux d’intérêt.

Thierry Million Directeur de la gestion obligataire ,  Allianz Global Investors France

Thierry Million est directeur de la gestion obligataire d'Allianz Global Investors France. Ingénieur diplômé en Informatique de l’Institut de Recherche polytechnique de Mulhouse, titulaire d’un DESS en finance de l’Institut Supérieur de Gestion et diplômé de la SFAF, Thierry Million débute sa carrière en 1987 en tant que courtier et responsable de la Trésorerie chez Dynabourse. Il est ensuite gérant obligataire à la Banque Vernes. En 1994 il rejoint Dresdner RCM Gestion en tant que directeur de la gestion obligataire. En 2001 il devient Responsable des activités Product Management et Conseil d’AGF Asset Management. A partir de 2003, il prend la responsabilité des portefeuilles diversifiés des institutionnels et entreprises, ainsi que de la recherche quantitative et économique. En 2006, il est nommé directeur de la recherche économique et quantitative et du Conseil, puis directeur de la gestion obligataire d’Allianz Global Investors en 2008. Depuis 2013, il est directeur de la gestion obligataire institutionnelle.

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