Offres d’emploi

Comment attirer l’attention d’un recruteur

Publié le 25 octobre 2019 à 15h54

Sabine Germain

Au cours des derniers mois, le nombre d’offres d’emploi a sensiblement augmenté dans le secteur de la finance d’entreprise et de marché. De quoi aiguiser l’intérêt de nombreux candidats, dont la plupart présentent souvent les mêmes qualifications. Dans ce contexte, quelques astuces et bonnes pratiques peuvent permettre de se démarquer aux yeux des entreprises.

Les métiers de la finance figurent actuellement parmi ceux qui embauchent le plus, comme l’attestent notamment les baromètres mensuels publiés par l’agence ADP. Cette effervescence, perceptible tant au sein des directions financières d’entreprises que des institutions financières, ne rend pas les recruteurs moins exigeants pour autant : parce qu’ils reçoivent de nombreuses candidatures chaque année, mais aussi parce qu’une bonne partie de ces candidatures présente grosso modo les qualifications et compétences requises.

Comment parvenir malgré tout à sortir du lot ? Déjà, il est pertinent de se manifester à rebours de ce que font habituellement les autres postulants, que ce soit au niveau de la période d’envoi de la lettre de motivation et du curriculum vitae (CV) que de l’horaire d’expédition de ces documents au destinataire. Le cabinet de recrutement Robert Half s’est en effet interrogé avant l’été sur les habitudes des chercheurs d’emploi. Il est ressorti de ces investigations que ces derniers envoient généralement leurs candidatures aux horaires de bureaux, plutôt en début de semaine… C’est-à-dire en même temps que tout le monde, précisément au moment où les recruteurs enchaînent réunions et entretiens ! Pour sortir du rang, mieux vaut donc envoyer son CV en dehors de ces plages horaires, dans la soirée ou très tôt le matin, par exemple. Ainsi, le recruteur le découvrira en arrivant au bureau, avec un œil neuf. De même, il peut être bon de sortir des sentiers battus en postulant «hors saison» : osez le mois d’août, «période calme durant laquelle les décideurs sont plus accessibles», conseille Ludovic Bessière, directeur chez Hays. En revanche, évitez les mois septembre et janvier. A fortiori si vous êtes contrôleur de gestion : «Le dernier trimestre est la période la plus dense de l’année, observe Sylvain Massebeuf, directeur de la division Finance de Michael Page. Il faut toujours caler sa recherche sur le calendrier de sa profession : évitez donc la 3e semaine du mois si vous postulez au service paye ou les périodes de closing si vous visez la comptabilité, par exemple.»

Lisibilité plutôt qu’originalité

Ensuite, sur le fond, mieux vaut ne surtout pas donner dans la fantaisie. «Ce n’est pas le genre du monde de la finance !», prévient Sylvain Massebeuf, directeur de la division Finance de Page Personnel.

«Il est des métiers où il vaut mieux rester classique, ajoute Géraldine Thooris, manager de la division Finance de Robert Walters. Pour travailler dans une direction financière, il faut en avoir intégré les codes.» De plus, les recruteurs ne veulent pas perdre de temps à chercher les informations essentielles comme les coordonnées, la formation, l’expérience… «Si originalité il y a, elle ne doit jamais nuire à la lisibilité», insiste Ludovic Bessière, business directeur France et Belgique de Hays. Dans ce contexte, le CV se doit donc d’être classique, certes, mais il doit aussi refléter la personnalité et les différentes expériences du candidat. «Je vois trop de CV purement chronologiques et factuels», regrette Sylvain Massebeuf. Les candidats passent ainsi à côté d’informations essentielles qui peuvent suffire à faire la différence. «Valorisez tous les projets transverses auxquels vous avez participé, poursuit-il. En tant que comptable, vous vous êtes investi dans le chantier de numérisation de la facturation ? Même si cela n’a pas occupé que quelques jours dans vos 15 ans de carrière, dites-le ! Cela montre que vous pouvez être moteur du changement et que vous savez trouver votre place dans les nouveaux schémas organisationnels», qui reposent sur la coopération et la gestion transverse de projets et font émerger de nouvelles attentes en termes d’autonomie, d’aptitudes relationnelles, de capacités à s’adapter et à apprendre à travailler avec de nouveaux outils.

De fait, toutes les expériences professionnelles doivent être caractérisées. «Pour un contrôleur de gestion, ce n’est pas la même chose de gérer un budget de 500 000 euros et un budget de 10 millions d’euros, observe Ludovic Bessière. Les outils et la taille de l’équipe sont très différents.» Il est donc important de le préciser et de montrer de façon très concrète que son expérience correspond à la recherche de l’entreprise en termes de volumes gérés (chiffre d’affaires, budget, nombre de factures, taille de l’équipe).

La preuve par l’exemple

De même, les «soft skills» doivent être illustrés de façon très concrète. Parler de son autonomie, de sa capacité d’adaptation, de son sens relationnel, c’est bien. Le montrer, c’est mieux : «Si l’offre d’emploi évoque un besoin d’autonomie, cette aptitude doit absolument être valorisée dans le CV ou la lettre d’accompagnement», explique Géraldine Thooris. Pour ce faire, le candidat peut ainsi mettre en avant les choses suivantes : «Mon manager direct, basé à Londres, m’a laissé une grande marge de manœuvre» ou «J’ai travaillé pendant deux ans dans un bureau décentralisé», par exemple. De ce point de vue, l’engagement au sein d’une association professionnelle mérite d’être valorisé. Ces structures ne vivent et se développent que grâce à la mobilisation de leurs dirigeants : des cadres bénévoles qui s’engagent hors de leur temps de travail. «Une telle expérience montre qu’ils sont autonomes et capables de prendre des décisions rapidement», apprécie Ludovic Bessière. Au-delà de ces basiques, les nouveaux schémas organisationnels des entreprises font émerger des attentes spécifiques chez les recruteurs : la maîtrise de tel environnement informatique ou réglementaire, la capacité à s’adapter à de nouveaux outils, les compétences relationnelles permettant de travailler aussi bien avec des clients internes qu’externes, l’esprit d’équipe… Ce sont donc des éléments clés d’une candidature.

Savoir utiliser les réseaux sociaux

En répondant à une offre d’emploi ou en candidatant de façon spontanée, un collaborateur doit garder à l’esprit que sa présence sur le web sera scrutée de près. «Les réseaux professionnels sont massivement utilisés par les recruteurs, prévient Sylvain Massebeuf, chez Page Personnel. Les candidats peuvent donc s’attendre à être «googlés» : ils ont tout intérêt à verrouiller leurs comptes plus personnels (Facebook ou Instagram par exemple).»

Quant aux réseaux professionnels (LinkedIn ou Viadeo), ce sont des vecteurs implicites de recherche d’emploi : «Inutile de se déclarer publiquement en recherche, conseille Géraldine Thooris, chez Robert Walters. En remontant un fil LinkedIn, un recruteur voit très vite qu’une personne est en recherche active d’emploi : elle a mis son profil à jour, travaillé ses recommandations et interagit régulièrement afin de faire remonter son profil en tête de page.»

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