Baromètre Rémunérations 2016

Les salaires des contrôleurs de gestion rebondissent

Publié le 28 octobre 2016 à 16h36    Mis à jour le 28 octobre 2016 à 18h06

Guillaume Clément

Après avoir reculé ces deux dernières années, les rémunérations moyennes des contrôleurs de gestion ont enregistré une légère progression en 2016, selon la 5e édition du baromètre annuel réalisé par Michael Page, la DFCG, l’AFTE, l’IFACI et Option Finance. Les trois quarts de ces professionnels interrogés se sont en outre vu proposer de nouveaux postes au cours des douze derniers mois.

Le marché de l’emploi s’améliore pour les contrôleurs de gestion. Alors que leurs rémunérations ont eu tendance à stagner depuis la crise de 2008, voire à légèrement reculer en 2014 et en 2015, elles ont enregistré une légère hausse cette année, selon la 5e édition du baromètre annuel réalisé par Michael Page, l’Association nationale des directeurs financiers et des contrôleurs de gestion (DFCG), l’Association française des trésoriers d’entreprise (AFTE) et Option Finance.

En effet, le salaire moyen des 238 répondants est estimé à 60 000 euros, contre 59 500 euros l’an dernier (voir graphique). «Certes de prime abord, cette progression ne semble pas significative, reconnaît Charles Bonati, analyste édition et études au sein de la DFCG. Mais comme ce sont majoritairement des profils juniors, moins bien payés que les seniors, qui ont été interrogés cette année, contre des professionnels plus expérimentés en 2015, nous pouvons déduire qu’à périmètre constant, la hausse salariale moyenne pour l’ensemble de la profession a en réalité été plus marquée.»Pour preuve, 68 % des professionnels interrogés déclarent avoir bénéficié d’une augmentation cette année, contre «seulement» 59 % douze mois plus tôt. De plus, la part des contrôleurs de gestion ayant obtenu une revalorisation salariale de plus de 3 % est passée en un an de 18 % à 26 % (voir graphique).

Des recrutements en hausse

Plusieurs facteurs expliquent cette situation. «D’abord, nous observons une reprise des recrutements, ce qui incite les contrôleurs de gestion, et en particulier les jeunes diplômés, à moins accepter de revoir leurs prétentions salariales à la baisse au moment de l’embauche, ce que nombre d’entre eux ont eu tendance à faire ces dernières années, souligne Mikaël Deiller, directeur des divisions finance et comptabilité chez Michael Page. Ensuite, l’amélioration globale de la conjoncture économique conduit de nombreuses entreprises, qui avaient gelé les salaires pendant plusieurs exercices, à les revaloriser. Or les contrôleurs de gestion font partie des fonctions à en bénéficier.»

Par ailleurs, 81 % des sondés déclarent aujourd’hui recevoir une rémunération variable, contre 77 % l’an dernier. Celle-ci reste toutefois limitée, car elle représente moins de 5 % du fixe pour un contrôleur sur cinq, entre 5 % et 10 % pour trois contrôleurs de gestion sur dix, et plus de 15 % pour seulement 13 % d’entre eux. «Cette profession reçoit moins de bonus basés sur des critères de performance que d’autres profils plus expérimentés, comme par exemple les directeurs financiers, indique Mikaël Deiller. Pour autant et même si les montants concernés restent limités, le nombre de contrôleurs de gestion en bénéficiant tend à augmenter depuis quelques années.»

Des priorités davantage financières

Il faut dire qu’il s’agit d’une revendication croissante de la part des contrôleurs de gestion. Pour preuve, le salaire et les avantages constituent depuis cette année la deuxième source de motivation pour un changement de poste. Parmi les 30 % des contrôleurs qui ont récemment pris de nouvelles fonctions, 49 % justifient cette démarche par la volonté d’obtenir une meilleure rémunération (contre 37 % en 2015), tandis que 54 % citent l’envie d’exercer de nouvelles missions et responsabilités (65 %), et 35 % les perspectives d’évolution (40 %). «Outre l’importance croissante de la question du salaire, ce classement démontre que les contrôleurs de gestion aspirent de plus en plus à endosser des responsabilités étendues», souligne Mikaël Deiller. Autre facteur révélateur de cette tendance, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir devenir directeurs ou responsables administratifs et financiers (46 % des répondants, contre 43 % l’an dernier), tandis que seulement 35 % d’entre eux souhaitent occuper un poste de responsable du contrôle de gestion.

Des ambitions qui devraient bénéficier du regain d’intérêt que connaissent ces profils depuis un an : 76 % des sondés ont été approchés au cours des douze derniers mois pour au moins un nouveau poste, contre 71 % l’année précédente. Pour 28 % des professionnels, ces sollicitations ont été plus nombreuses que l’année précédente, tandis que le nombre de propositions reçues est resté stable pour 31 % d’entre eux. «Alors que seulement 12 % des contrôleurs de gestion interrogés ne se sont vu présenter qu’une offre, la moitié des répondants en ont reçu entre deux et quatre, tandis que 13 % ont été approchés au moins cinq fois», indique Charles Bonati. Selon les professionnels, le regain d’intérêt pour les profils de contrôleurs de gestion devrait se poursuivre à moyen terme.

Une demande croissante pour des formations

. Depuis 2014, les contrôleurs de gestion se déclarent de plus en plus satisfaits de leur poste. Alors que c’était le cas de 60 % d’entre eux il y a deux ans et de 61 % l’an dernier, ils sont cette année 65 % à exprimer un avis dans ce sens.

. Pour autant, les professionnels interrogés souhaiteraient voir plusieurs facteurs être améliorés au quotidien. «Comme l’an dernier, 45 % d’entre eux appellent en priorité à une meilleure reconnaissance de leur travail, ce dernier étant souvent mal compris des équipes opérationnelles qu’ils doivent aider et évaluer au quotidien», explique Pierre-Yves Bing, directeur des études et de la formation au sein de la DFCG.

. En revanche, la formation est passée du troisième au deuxième rang en matière de priorités pour ces profils, ex-æquo avec l’amélioration de l’équilibre entre vie professionnelle et privée. «Cette hausse de la demande pour des formations s’explique notamment par la nécessité pour les contrôleurs de gestion d’apprendre à maîtriser de nouveaux outils technologiques, comme par exemple des logiciels d’exploitation de données (big data)», poursuit Pierre-Yves Bing.

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