Dossier

Les chantiers des directeurs financiers en 2015

Publié le 16 janvier 2015 à 15h18    Mis à jour le 16 janvier 2015 à 17h20

La rédaction d'Option Finance

Sous le double effet d’un début de reprise économique dans les pays d’Europe du Sud et de la poursuite d’une croissance soutenue aux Etats-Unis et dans les marchés émergents, les dix directeurs financiers interrogés par Option Finance abordent l’exercice 2015 avec une certaine confiance. Pour autant, des motifs de préoccupation demeurent, parmi lesquels l’atonie de l’activité en France et la volatilité des devises.

Pour les directeurs financiers d’ETI et de grands groupes, les années se suivent et se ressemblent. Après avoir placé la maîtrise du cash au cœur de leurs préoccupations en 2014, ce chantier reste, cette année encore, prioritaire. Afin de concrétiser cet objectif stratégique, les responsables interrogés prévoient de renforcer leurs processus internes et leurs reportings, voire d’étoffer leurs équipes. En outre, tous comptent poursuivre leurs politiques de réduction des coûts.

Face à une économie qui devrait continuer de tourner au ralenti en France, et plus largement en Europe, les entreprises sont également à la recherche de nouvelles sources de revenus. Alors que peu de groupes français envisagent d’investir cette année, les directeurs financiers consultés font le plus souvent de la croissance tant organique qu’externe un prérequis à une progression de leur chiffre d’affaires. Pour financer ce type d’investissements, mais aussi pour profiter de conditions particulièrement favorables aux emprunteurs, de nombreux groupes entendent solliciter les marchés de dette.

En outre, pour les équipes financières devant gérer un risque de change, la volatilité actuelle des devises, et notamment la forte baisse de l’euro face au dollar et à la livre sterling, devrait se traduire par un renforcement des stratégies de couverture. Enfin, la recrudescence de tentatives de fraudes conduit les entreprises visées à redoubler de vigilance.

Isabelle Garcia, directrice financière, Altrad

  • Secteur d’activité : matériel de travaux (échafaudage, bétonnières, brouettes…)
  • Chiffre d’affaires : 710 millions d’euros en 2013

1. Les chantiers de l’année

Historiquement, la fonction finance était plutôt décentralisée. Or depuis quelques années, Altrad a significativement grandi sous l’effet d’acquisitions et de croissance interne. Face à l’augmentation du cash en circulation dans le groupe, nous avons souhaité renforcer les prérogatives des équipes au niveau du siège. Ainsi, afin de mener une gestion plus fine des liquidités, nous procédons actuellement au recrutement d’un auditeur interne et d’un cash manager. Ce dernier aura notamment en charge de s’assurer que les dépenses des filiales sont optimisées, de même que le BFR fournisseurs et le BFR clients. Dans l’optique d’un meilleur suivi, un reporting mensuel plus détaillé sera ainsi produit et servira de support d’échanges avec les filiales.

Le second chantier va consister à harmoniser les pratiques des équipes financières locales. A ce jour, les indicateurs que nous transmettent les entités ne s’appuient pas toujours sur les mêmes données, ce qui complique le travail de nos comptables et de nos contrôleurs de gestion centraux. Ensuite, dans un contexte de faible croissance, nous comptons également poursuivre nos efforts de maîtrise des coûts de production, ce qui pourrait impliquer la restructuration de certains sites. Enfin, la croissance externe restera un axe de développement majeur pour la société, en Europe comme ailleurs. En cas d’acquisition d’un montant significatif, nous pourrions être amenés à solliciter des financements.

2. Les perspectives sectorielles

En France comme dans la plupart des pays de la zone euro (Allemagne, Espagne, Italie), le niveau d’activité ne devrait pas connaître d’évolution significative. En revanche, certains pays devraient enregistrer une reprise sensible, comme la Pologne, le Portugal et la Croatie. Le marché le plus porteur restera le Royaume-Uni. Pour 2015, nous anticipons donc une poursuite des tendances constatées l’année dernière.

Michel-Alain Proch – directeur financier, Atos

  • Secteur d’activité : solutions informatiques
  • Chiffre d’affaires : 8,6 milliards d’euros en 2013

1. Les chantiers de l’année

En 2015, notre direction financière va se focaliser en priorité sur l’intégration de nos dernières acquisitions. D’abord, nous allons poursuivre celle de Bull, que nous avons retiré de la cote en décembre, notamment en y mettant en place nos propres processus de reporting financier. Parallèlement, nous finaliserons la reprise des activités d’externalisation informatique de Xerox, pour lesquelles nous sommes entrés en négociations exclusives fin 2014. Nous espérons conclure un accord définitif avant la fin du premier semestre 2015, afin de procéder à l’intégration des actifs pendant la seconde moitié de l’année.

En outre, nous allons poursuivre nos efforts pour améliorer nos processus financiers internes, notamment en utilisant les solutions de «big data». Plus précisément, nous regrouperons les données concernant nos 40 000 contrats commerciaux au sein de notre ERP, et développerons, grâce à des algorithmes, des indicateurs de suivi de ces derniers – temps consacré à un contrat, changement d’équipe de projet, indicateurs techniques… Nous disposerons alors d’un tableau de bord permettant d’identifier les contrats défaillants, et de mieux piloter notre activité commerciale.

Enfin, bien que nos besoins financiers soient déjà couverts, grâce notamment au refinancement de notre crédit syndiqué l’année dernière pour 1 800 millions d’euros, et à une trésorerie positive, nous n’excluons cependant pas la possibilité de recourir à des emprunts supplémentaires pour financer de nouvelles acquisitions en profitant des taux d’intérêt particulièrement bas.

2. Les perspectives sectorielles

Atos bénéficiera pleinement de l’essor des transactions électroniques et plus particulièrement du paiement mobile, qui devrait enfin croître de manière significative en Europe. En outre, l’année 2015 devrait également voir une accélération du développement de la transformation digitale au sein des entreprises telle que le big data ou le cloud, activités où Atos s’est doté des outils et compétences nécessaires. Enfin, grâce à la transaction avec Xerox, nous comptons bénéficier de la croissance des Etats-Unis, où traditionnellement les services informatiques présentent un taux de progression plus élevé de 3 à 4 % par rapport à l’Europe.

Antoine Giscard d’Estaing, directeur financier, Casino

  • Secteur d’activité : distribution et e-commerce
  • Chiffre d’affaires estimé pour 2013 : 48,6 milliards d’euros en 2013

1. Les chantiers de l’année

Le contexte macroéconomique devrait être plus favorable en 2015 pour le secteur de la grande distribution. Toutefois, en ce début d’année, la visibilité reste limitée et l’absence d’inflation, essentiellement en Europe, incite à la plus grande vigilance. Pour la direction financière, cela se traduira par le maintien d’une politique de stricte maîtrise des coûts opérationnels comme de structure de toutes les business units. Après avoir réduit d’environ 15 %, en 2014, le coût de nos investissements par mètre carré (équipements, travaux, etc.), nous allons poursuivre les efforts dans cette voie. Pour soutenir la progression du chiffre d’affaires, nous investirons dans des relais de croissance supplémentaires, tels le développement de nouveaux formats de magasins dans les pays où nous sommes déjà implantés ou le multicanal. Nous nous appuierons sur l’expérience et le succès de notre filiale d’e-commerce Cnova.

Pour son financement, Casino est un émetteur régulier sur le marché obligataire. Dans la mesure où nos échéances de remboursement sont bien lissées, nous serons également actifs en 2015, d’autant que les conditions de financement devraient rester très attractives pour les grandes sociétés.

2. Les perspectives sectorielles

Même si la situation des finances publiques reste préoccupante en France, le retour progressif de la confiance des ménages, la baisse du prix de l’énergie et la croissance retrouvée chez nos partenaires devraient se traduire par une progression du marché de la distribution alimentaire. Dans les pays émergents, après des années de très forte expansion, nous constatons un ralentissement économique sans doute passager. Grâce à nos positions de leader ou co‑leader en Amérique latine et en Asie, ces marchés restent très attractifs. Enfin, dans le commerce électronique non alimentaire, les perspectives de développement sont toujours remarquables, et ce dans la plupart des régions. Nous comptons y jouer un rôle actif en 2015.

David Schilansky, directeur général délégué en charge des finances, DBV Technologies

  • Secteur d’activité : biotechnologies et santé
  • Chiffre d’affaires : 182 000 euros en 2013

1. Les chantiers de l’année

2015 va représenter une année de transition pour la direction financière de DBV Technologies. A ce jour, nous restons une PME déficitaire, qui fait essentiellement de la recherche et du développement. Mais d’ici trois ans, le lancement d’un de nos traitements antiallergiques pourrait nous rapporter plusieurs milliards d’euros de chiffre d’affaires. Pour gérer cette transformation, nous conceptualisons dès à présent l’infrastructure financière qui nous permettra de supporter ce changement de taille. Nous définirons donc cette année les indicateurs, les systèmes d’information et les processus que nous allons mettre en place, d’autant que nous serons soumis, compte tenu de notre croissance, à la réglementation Sarbanes-Oxley d’ici moins de deux ans. Celle-ci nous contraindra à renforcer nos procédures de contrôle interne et de reporting financier. Après avoir recruté en début d’année un expert-comptable et un contrôleur financier de groupe, nous comptons également embaucher encore cinq à six personnes au sein de la fonction finance durant ces deux prochaines années, notamment des contrôleurs financiers. Enfin, même si nous n’avons pas prévu d’opération de financement majeure cette année, nous nous rendrons à plusieurs salons d’investisseurs pour continuer de développer des relations.

2. Les perspectives sectorielles

Le secteur de la santé devrait rester très dynamique en 2015, surtout pour les sociétés de biotechnologies innovantes. Les Etats-Unis représentent actuellement 50 % de la demande mondiale, compte tenu de leur consommation croissante de médicaments et du dynamisme de leur industrie pharmaceutique. Sous l’effet de ces deux tendances, ce marché devrait continuer de croître cette année. La Chine, de son côté, devrait rester le principal moteur de croissance du secteur, avec une industrie médicale qui croît de 20 % par an.

Yves Magaud, directeur financier, GSF

  • Secteur d’activité : propreté
  • Chiffre d’affaires estimé pour 2013 : 688 millions d’euros 

1. Les chantiers de l’année

Même si le groupe a été bénéficiaire depuis toujours, en raison de son indépendance, la période reste difficile. En effet, nos clients ne cessent de réclamer des baisses de tarifs, ce qui s’est traduit par une baisse prévisible de notre rentabilité, compensée en partie par le CICE. Dans le cadre des appels d’offres auxquels nous participerons cette année, cette tendance devrait perdurer. Dans ce contexte, nous allons d’une part suivre très finement l’évolution de nos marges, d’autre part mettre en place une veille concurrentielle, destinée à nous assurer que notre politique de prix reste optimale. Afin de continuer à croître plus rapidement que le marché français de la propreté, notre deuxième priorité va consister à saisir les opportunités de croissance organique qui se présentent en France, notamment dans les secteurs de la santé et du nucléaire. Enfin, le troisième chantier, qui devrait nous mobiliser jusque début 2016, concerne les systèmes d’information. Après avoir changé de logiciel de paie l’année dernière, nous travaillons actuellement à la mise en place d’un ERP. Grâce à la modernisation de nos outils informatiques – dématérialisation des factures, simplification d’un processus des achats, etc. –, les équipes financières auront plus de temps pour se consacrer à des tâches à plus forte valeur ajoutée, comme la publication de reportings.

2. Les perspectives sectorielles

La vigueur de notre activité est fortement corrélée à celle de la conjoncture. Compte tenu d’une croissance faible attendue en France en 2015, nous tablons sur une quasi-stagnation du marché domestique de la propreté (0 % à + 0,5 %). Outre la France (93 % de notre chiffre d’affaires), nous sommes également présents en Espagne, au Royaume-Uni, au Québec et aux Etats-Unis. Sous l’effet d’une reprise économique plus marquée, nous sommes plus optimistes pour ces quatre marchés, notamment outre-Atlantique.

Emmanuel Viellard, vice président-directeur général en charge des finances, Lisi

  • Secteur d’activité : aéronautique, automobile et médical
  • Chiffre d’affaires : 1,15 milliard d’euros en 2013

1. Les chantiers de l’année

Face à des perspectives de croissance qui devraient rester limitées en 2015 au regard du contexte économique, notre premier chantier va porter sur un pilotage plus fin de la trésorerie et des cash-flows. Alors que nous publions généralement des reportings par activité tous les mois, nous prévoyons, en fonction des circonstances, d’adopter un rythme hebdomadaire et de nous focaliser sur la situation de certaines «business units». Dans la mesure où près d’un tiers de notre chiffre d’affaires provient de ventes libellées en dollar, le second axe prioritaire va concerner la gestion du risque de change. Jusqu’à présent, nous avons bénéficié de la remontée tout aussi forte que rapide du dollar face à l’euro. Néanmoins, nous n’excluons pas que le mouvement de dépréciation de la monnaie unique s’inverse dans le courant de l’année. En conséquence, nous devrons être vigilants afin de saisir les meilleures fenêtres pour nous couvrir contre une baisse du dollar d’une part, et nous assurer que les produits utilisés sont les bons d’autre part. Enfin, le groupe s’est développé au cours des dernières années en partie grâce à des acquisitions, comme en 2014 avec celle de Manoir Aerospace. Ces opérations de croissance externe impliquent d’harmoniser les pratiques dans le groupe et de renforcer notre contrôle interne, à l’image de la refonte du système de suivi de stocks que nous venons de mener.

2. Les perspectives sectorielles

En 2015, l’environnement des trois marchés dans lesquels nous évoluons devrait être contrasté. Dans le domaine médical, une relative stabilité de la demande est prévue. En revanche, dans le secteur automobile, nous tablons sur une légère croissance de l’activité, dynamique à laquelle le marché automobile européen ne devrait contribuer que marginalement. Enfin, dans l’aéronautique, les équipementiers profiteront du déploiement de grands programmes mis en œuvre par les constructeurs, comme par exemple Airbus avec son avion A350, et par les clients motoristes avec la montée en charge des moteurs de nouvelle génération. Au global, nous nous attendons à une progression limitée de notre chiffre d’affaires cette année.

Thierry-Bertrand Lambert, directeur administratif et financier, Naturex

  • Secteur d’activité : ingrédients naturels
  • Chiffre d’affaires estimé pour 2013 : 320,8 millions d’euros

1. Les chantiers de l’année

En 2015, nous allons poursuivre le renforcement de notre processus de suivi budgétaire. Depuis plus d’un an, en sensibilisant davantage les opérationnels quant à leurs dépenses, nous avons déjà réussi à réduire nos coûts à hauteur de 1 % de notre chiffre d’affaires. En rendant les outils de suivi budgétaire plus faciles d’utilisation, nous espérons baisser ces coûts de 0,5 % supplémentaires cette année.

Nous comptons également renforcer la maîtrise de notre BFR. Pour cela nous allons mettre en place un objectif de délais de paiement clients (DSO) pour chaque département commercial. Si ce dernier est respecté, les équipes concernées pourront bénéficier d’une majoration de leur bonus annuel. Afin de les aider, nous mettrons à leur disposition un logiciel permettant d’identifier le DSO correspondant à chacun de leurs comptes clients. Parallèlement, nous voulons limiter nos stocks, qui représentent actuellement 50 % de notre chiffre d’affaires annuel. En installant un outil de «demand planning», nous espérons faire passer cette part à 45 % à la fin de 2015.

Enfin, nous allons poursuivre la migration logicielle de toutes les entités du groupe. D’une part, la comptabilité de toutes nos entités va progressivement être gérée par le même outil. D’autre part, nous souhaitons mettre en place un nouveau logiciel de reporting et de consolidation. En effet, celui actuellement en place a été installé lorsque notre groupe ne comptait que 4 entités. Aujourd’hui, il en compte 35, et l’outil n’est plus adapté à nos besoins.

2. Les perspectives sectorielles

Le secteur des ingrédients naturels continuera de profiter de la croissance des pays émergents, qui, même si elle s’est ralentie, est plus importante qu’en Europe. La baisse de l’euro face au dollar devrait également nous être bénéfique, car nous sommes exportateurs. Si la parité de ce dernier restait à son niveau actuel toute l’année (1,17 dollar), notre chiffre d’affaires pourrait augmenter de 2 %.

Patrick Bataillard, directeur financier, Norbert Dentressangle

  • Secteur d’activité : transport logistique et freight forwarding
  • Chiffre d’affaires estimé : 4,03 milliards d’euros en 2013

1. Les chantiers de l’année

Trois grands chantiers vont mobiliser ma direction cette année. D’abord, nous allons poursuivre le développement de Norbert Dentressangle qui, à la suite de l’acquisition stratégique de Jacobson aux Etats-Unis en 2014, est passé du statut d’acteur européen à celui d’acteur international. Nous devrions ainsi procéder à de nouvelles opérations de croissance externe, probablement dans le secteur de la logistique. La deuxième priorité concerne la gestion de la trésorerie. Face à un environnement marqué par des pressions déflationnistes en Europe, nous chercherons à tendre vers des économies de coûts, notamment sur les achats. Sur le plan des financements, nous devrions également profiter des conditions de financement attractives pour lever des fonds. Après avoir effectué des placements privés fin 2013, nous envisageons cette année de trouver des alternatives aux lignes bancaires sur le court terme. En outre, nous comptons optimiser la gestion de notre risque de change, principalement en trouvant une meilleure adéquation entre nos dépenses et nos recettes selon les devises. Enfin, le dernier axe concerne le contrôle interne. Dans la mesure où les règles ou pratiques diffèrent en la matière en fonction des pays, nous visons à tendre vers une harmonisation. En parallèle, la progression inquiétante des tentatives de fraudes auxquelles le groupe a été confronté va nous conduire à mettre en place des mesures de protection, qu’un comité des risques nouvellement créé sera en charge d’éditer.

2. Les perspectives sectorielles

La croissance organique 2015 pourrait être comparable à celle enregistrée en 2014, c’est-à-dire entre 3 % et 5 % en volume. Toutefois, les disparités devraient être fortes en fonction des zones géographiques. L’activité en Europe devrait rester atone, malgré une reprise sensible en Espagne et en Italie. Outre-Atlantique, nous tablons sur une croissance à deux chiffres du marché de la logistique, sous l’effet de l’accélération du mouvement d’externalisation des tâches de transport et de stockage au sein des entreprises.

Fabrice Barthélemy, directeur financier, Tarkett

  • Secteur d’activité : revêtements de sols
  • Chiffre d’affaires : 2,52 milliards d’euros 2013

1. Les chantiers de l’année

Nous réalisons environ 20 % de notre chiffre d’affaires en Russie. L’évolution de la situation locale aura donc une incidence certaine sur nos performances financières cette année, d’autant que l’environnement global reste peu dynamique. Dans ce contexte, l’une des priorités de la direction financière consistera à mettre l’accent sur une gestion extrêmement serrée du cash. Cet objectif passera par une programmation des investissements en fonction de leur importance – nous allons toutefois continuer d’investir à l’international –, un contrôle renforcé des stocks pour optimiser le BFR et un travail de mes équipes avec les opérationnels pour anticiper de la manière la plus fine possible le niveau de la demande, dans le but d’ajuster notre production. L’autre chantier portera sur la mobilité des effectifs. La situation des collaborateurs variant en fonction du pays dans lequel ils travaillent, nous allons veiller à intensifier les mouvements en interne afin d’assurer à chacun des perspectives dans la société. En outre, suite à l’acquisition fin 2014 de Desso, nous allons intégrer cette société européenne notamment dans nos reportings et nos systèmes d’information. Maintenant que nous avons déployé SAP dans la quasi-totalité du groupe, nous allons pouvoir utiliser cette base pour améliorer l’utilisation des systèmes d’information dans la relation clients. Enfin, même si nous n’avons pas d’échéance de remboursement de la dette avant mi-2016, nous allons profiter des bonnes conditions de financement actuelles pour examiner les opportunités.

2. Les perspectives sectorielles

En Europe, la situation devrait être contrastée, avec une bonne tenue de l’activité dans les pays nordiques, une amélioration dans les économies du Sud et une demande atone en France. A l’Est, nous anticipons une forte volatilité, mais notre capacité à augmenter nos prix et à ajuster les coûts et le niveau de production devrait nous permettre de résister. Aux Etats-Unis, l’économie confirme sa bonne santé, même si cela ne s’est pas encore répercuté dans nos volumes de commandes. Mais nous sommes optimistes.

Long Nguyen, directeur administratif et financier, Tokheim

  • Secteur d’activité : fourniture d’équipements, logiciels et services pour les distributeurs de carburant
  • Chiffre d’affaires : 660 millions d’euros en 2014

1. Les chantiers de l’année

Notre principal objectif en 2015 est d’améliorer la rentabilité de nos activités en réduisant nos coûts. Nous allons poursuivre nos actions de rationalisation de nos fournisseurs, et investir dans la recherche et le développement pour améliorer le rapport qualité/coût de notre production industrielle. Nous comptons aussi réaliser des économies en accélérant la diffusion de règles dans nos activités de service («lean management»). Nous voulons également optimiser notre BFR. Ce chantier passera par la mise en place de procédures et d’outils automatisés qui nous permettront de veiller, très tôt en amont, au respect des délais de paiement par nos clients. En outre, nous incorporerons aux objectifs des équipes commerciales des mécanismes de déclenchement directement reliés au règlement client. La mise en place d’ERP nous servira aussi à mieux analyser et à optimiser la gestion des stocks de certaines de nos filiales. Enfin, comme nous exploitons une usine en Ecosse, nous chercherons à limiter l’impact de la fluctuation de la livre sterling face à l’euro sur nos marges. Pour ce faire, nous ferons appel à toute la panoplie des instruments de couverture de change (naturels, à terme ou optionnels) sur nos opérations dans la devise britannique.

2. Les perspectives sectorielles

Nous nous attendons à une année dans la continuité de 2014, avec une croissance de notre secteur faible en Europe, mais plus soutenue dans les marchés émergents. La Chine, par exemple, est en train d’accélérer la mise en place de normes environnementales strictes, ce qui oblige les distributeurs de carburant à améliorer ou à remplacer leur matériel. Nous anticipons que cette tendance va se poursuivre et se généraliser à d’autres pays, comme l’Inde, dans le futur. Les conséquences de la baisse des prix du pétrole sont quant à elle difficiles à évaluer car elle impacte très différemment nos clients.

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