Chantiers des directeurs financiers 2014

Les fonctions finance renouent avec les projets

Publié le 17 janvier 2014 à 15h46

La rédaction d'Option Finance

Après plusieurs années de crise, les directions financières semblent retrouver un certain optimisme. Malgré des conditions jugées encore difficiles en Europe, les directeurs financiers interrogés anticipent un début de reprise économique dont ils entendent profiter. Toutefois, les responsables de la fonction finance restent prudents, et font encore de la gestion du cash et du suivi budgétaire deux de leurs priorités en 2014.

L’horizon semble s’éclaircir pour les directeurs financiers interrogés par Option Finance. Bien sûr, leur optimisme varie selon l’étendue de leur présence géographique et leur secteur d’activité, mais dans l’ensemble, ils veulent croire à un retour de la croissance, même faible, en Europe et à de nouvelles possibilités de développement en Amérique du Nord et dans les pays émergents.

Preuve de cette confiance retrouvée, les directions financières semblent prêtes à renouer avec les projets, à commencer par des acquisitions. C’est le cas notamment du spécialiste des revêtements de sol Tarkett, qui, après avoir consacré presque un an à son introduction en Bourse, réalisée en novembre dernier, compte reprendre une politique de croissance externe qui fait partie de son business model. Atos, pour sa part, affiche également des ambitions de ce type, afin de poursuivre son implantation aux Etats-Unis et renforcer son activité de paiement qu’il compte coter au cours de cette année. Vétoquinol espère profiter de la mise en vente, par les laboratoires pharmaceutiques, de leur activité santé animale afin de trouver de nouvelles cibles.

Toutefois, même si les perspectives semblent s’améliorer, les directeurs financiers veulent rester prudents. Cette année encore, la gestion du cash restera au cœur de leurs préoccupations. Dans son effort de désendettement, le loueur de nacelles d’élévation Acces Industrie s’est ainsi fixé de diviser son stock par deux en valeur. Il souhaite également réduire les délais de paiement de ses clients. Une volonté partagée par Tokheim, notamment en Chine. Le contrôle interne et le suivi budgétaire figureront également parmi les objectifs prioritaires de Fleury Michon ou de BVA. Les problématiques de volatilité des devises, qui continuent d’occuper l’attention des directeurs financiers – notamment chez Tokheim ou Vétoquinol –, incitent, quant à elles, ces derniers à réfléchir à la mise en place de couvertures sur certains de leurs flux. A condition cependant qu’ils trouvent, pour ce faire, des produits adaptés et, surtout, à un coût raisonnable.

Toujours dans la même logique d’optimisation de leur efficacité et de leurs contrôles, la plupart des directeurs financiers affichent la volonté de travailler sur leurs processus. Il s’agit notamment, pour BVA, Tokheim ou Faurecia, par exemple, de finaliser l’intégration de sociétés dernièrement acquises et leur adoption des pratiques et des outils mis en place au niveau du groupe. Le travail sur les indicateurs devrait également être important cette année. Atos souhaite ainsi proposer aux opérationnels des informations suffisamment claires et adaptées, pour que ces derniers puissent être plus autonomes sur des sujets clés, comme les prévisions de chiffre d’affaires ou le contrôle des marges.

De son côté, le spécialiste de l’intérim et du recrutement Ranstad France met actuellement à disposition de ses collaborateurs en agences des outils leur permettant d’appréhender plus finement les embauches, l’activité commerciale et la maîtrise des risques. Plus largement, la plupart des groupes vont continuer ou relancer le déploiement de leurs outils informatiques. Le spécialiste en conseil technologique Devoteam va implanter son système d’information harmonisé dans ses filiales étrangères.

Chez JC Decaux, la direction financière poursuivra la dématérialisation de ses contrats afin d’en optimiser le suivi en cours d’exécution et faciliter les comparaisons. Pour disposer des compétences suffisantes pour mener à bien tous ces chantiers, plusieurs entreprises envisagent de procéder à des recrutements, comme Devoteam, qui va créer un poste de trésorier, ou Tokheim, qui envisage de renforcer ses équipes financières dans les pays émergents.

Michel Favre, directeur financier, Faurecia

  • Secteur d’activité : Equipementier automobile
  • Chiffre d’affaires estimé pour 2013 : 18 milliards d’euros  

Chantiers 2014

L’un de nos principaux chantiers cette année va porter sur le contrôle interne et le contrôle opérationnel. Ces dernières années, Faurecia s’est fortement développé en réalisant trois acquisitions majeures et en ouvrant 80 usines. Nous devons donc déployer au sein de ces entités les pratiques du groupe, en accélérant notamment la mise en place de nos systèmes d’informations. En matière de contrôle interne, nous allons renforcer notre équipe centrale, afin de disposer d’un correspondant spécialement en charge dans chaque grande branche d’activité, qui pourra vérifier les prévisions des opérationnels et auditer les usines pour déterminer des pistes d’amélioration. Nous allons en effet accorder également en 2014 une attention particulière à la qualité de notre production. Nous avons connu quelques problèmes au cours des derniers mois, qui ont entraîné des surcoûts.

Le rôle de la direction financière sera de se montrer réactive afin de débloquer le plus rapidement possible les ressources destinées à réaliser les investissements nécessaires pour moderniser nos usines. Notre troisième axe de travail va constituer en l’industrialisation des procédures de la direction financière. Nous allons poursuivre la mise en place de centres de services partagés, et nous sommes également en train de déployer un outil informatique permettant la transmission et l’acceptation rapide des factures. Enfin, nous allons réfléchir à un refinancement anticipé de notre principale ligne de crédit, qui arrive à échéance fin 2016. Nous profiterons de cette opération pour élargir notre pool bancaire actuel. Nous pourrions également nous montrer actif d’ici la fin de l’année ou le début de l’année prochaine sur le marché obligataire high yield qui offre actuellement des conditions intéressantes.  

Perspectives sectorielles

Nous constatons actuellement une légère augmentation des volumes de nos clients constructeurs automobiles, de l’ordre de 1 % à 2 % en Europe, et supérieure à 3 % en Amérique du Nord. La Chine continue à offrir de fortes perspectives de croissance également. Le marché sud-américain, pour sa part devrait se révéler plus difficile.

Michel-Alain Proch, vice-président exécutif et directeur financier groupe, Atos

  • Secteur d’activité : Services informatiques
  • Chiffre d’affaires 2012 : 8,8 milliards d’euros  

Chantiers 2014

Notre premier grand chantier de l’année va concerner la fonction finance elle-même. Nous avons en effet lancé, il y a deux ans, un plan de transformation visant à renforcer son efficacité et à optimiser son coût. Dans ce cadre, nous avons déjà effectué un important travail de rationalisation de notre back-office en créant des centres de services partagés. Nous allons maintenant aborder une nouvelle étape en améliorant les indicateurs que nous mettons à disposition des opérationnels, notamment ceux qui gèrent les projets informatiques de nos clients.

L’objectif est de leur fournir une information mieux adaptée à leurs attentes et facilement lisible afin qu’ils puissent prendre de l’autonomie sur des sujets clés, comme les prévisions de chiffre d’affaires ou le contrôle des marges. Le deuxième objectif que nous nous sommes fixé est d’accompagner le groupe dans sa politique de croissance externe, qui va être renforcée, notamment dans le secteur des paiements et aux Etats-Unis. Enfin, le troisième chantier, plus spécifique, sera la préparation et la réalisation de l’introduction en Bourse de notre filiale paiement – Worldline – annoncée par notre président en novembre dernier.  

Perspectives sectorielles

Nous anticipons, pour 2014, une croissance faible en Europe et plus soutenue (un ou deux points de plus) aux Etats-Unis. Mis à part le secteur public, les grands segments de clientèle dans lesquels nous sommes présents (services financiers, industrie, télécom) offrent des perspectives plutôt encourageantes. Plus largement, nous estimons que notre secteur va connaître à court et moyen terme des bouleversements profonds avec l’essor très rapide du cloud computing et l’émergence de la mobilité et du big data, qui pousseront les prestataires à revoir leur business model.

Jean-Louis Roy, directeur administratif et financier, Fleury Michon

  • Secteur : Agroalimentaire
  • Chiffre d’affaires en 2012 : 690 millions d’euros

Chantiers 2014

La direction financière s’est fixé trois grands objectifs cette année. Dans un contexte particulièrement incertain, le premier consiste à renforcer le contrôle du suivi des budgets et donc de nos dépenses. Par exemple, les montants affectés au marketing devront être validés par la direction de façon régulière en fonction lu niveau d’activité et de la situation. En revanche, nous maintenons le même volume d’investissements pour l’innovation. En parallèle, afin de répondre aux nouvelles obligations en matière de communication sociale et environnementale, nous allons continuer de développer et d’améliorer notre reporting extra-financier.

Si produire ces informations demande un travail supplémentaire pour la direction financière, nous considérons que cela nous donne également l’opportunité de créer de nouveaux indicateurs en relation avec les opérationnels et, donc, d’avoir une vision plus exacte de notre activité. Par exemple, pour calculer notre consommation d’énergie, nous travaillons directement avec les responsables d’usines. Nous échangeons aussi beaucoup avec la direction des ressources humaines concernant l’établissement d’indicateurs tout en continuant d’améliorer la gestion sociale de l’entreprise. De manière plus traditionnelle, afin d’accompagner la croissance de notre groupe, nous achevons également le déploiement du système d’information finance. Enfin, après avoir créé, l’an dernier, un poste de responsable de l’audit et du contrôle interne, nous allons intensifier nos efforts dans ce domaine.

Perspectives sectorielles

Notre activité dépend entièrement du niveau de consommation des ménages et des arbitrages que ces derniers réalisent. Malgré un contexte économique difficile et de consommation tendue, nous tablons sur une légère croissance cette année. D’abord, les produits de charcuterie constituent une source de protéines bon marché, ce qui en fait une valeur sûre quand les ressources des ménages stagnent. Ensuite, alors que les marques de distributeurs semblent marquer le pas, nous avons développé des produits innovants, qui devraient stimuler nos ventes en 2014.

Laurence Debroux, directeur général finance et administration, JCDecaux

  • Secteur d’activité : Communication extérieure et mobilier urbain
  • Chiffres d’affaires estimé pour 2013 : 2,6 milliards d’euros  

Chantiers 2014  

Cette année, nous allons poursuivre quelques grands chantiers techniques, comme la finalisation de notre passage au Sepa, ou la démarche de dématérialisation de nos factures et de nos contrats. Mais l’une de nos principales missions sera d’adapter nos reportings et procédures à la suite de l’entrée en vigueur de la norme IFRS 11, qui met fin à l’intégration proportionnelle des sociétés en contrôle conjoint. Pour un groupe comme le nôtre, dont le développement international repose notamment sur des structures de ce type, il n’est pas concevable de ne pas intégrer l’activité de ces sociétés ligne à ligne dans nos reportings de gestion, ni de priver nos investisseurs ou les analystes qui nous suivent, d’une information sectorielle détaillée correspondant à la réalité économique.

Nous allons donc continuer de baser notre communication financière sur la consolidation proportionnelle des entités concernées, tout en nous conformant bien entendu aux normes IFRS et en fournissant des réconciliations claires et précises. Enfin dans un contexte de manque de visibilité et de volatilité forte, la direction financière se doit d’être toujours plus réactive et d’offrir aux opérationnels de véritables outils d’aide à la décision.    

Perspectives sectorielles

Le secteur de la communication extérieure devrait continuer en 2014 et 2015 de bénéficier de tendances structurelles fortes, comme l’urbanisation, qui augmente la taille des villes et donc les besoins en équipement, le développement du transport aérien qui crée des opportunités forte en matière de publicité dans les aéroports et la volonté d’embellissement des métropoles des pays émergents. JCDecaux, numero 1 mondial du secteur, s’appuie sur un mix géographique et produits diversifié, porté également par le développement du digital. En outre, la rigueur de notre gestion financière, et le fait que nous sommes très peu endettés nous permettent de saisir les opportunités de croissance organique ou externe.

Thierry Dervieux, directeur administratif et financier, Tokheim

  • Secteur d’activité : distribution de carburant et automatisation des transactions
  • Chiffre d’affaires 2013 : 652 millions d’euros

Chantiers 2014

Nos principaux chantiers concerneront le renforcement du groupe dans les pays émergents. Il s’agira de bien intégrer les sociétés récemment acquises ou créées et de les doter des moyens, notamment financiers, nécessaires à leur expansion. Cela passera aussi par le fait de muscler nos équipes finance/gestion dans ces pays, notamment pour les zones Amérique latine, Asie et Afrique. Nous allons aussi renforcer notre assistance envers les opérationnels pour les due diligences, les valorisations, les négociations car le groupe projette de réaliser plusieurs acquisitions dans les zones émergentes.

Ensuite, nous allons poursuivre l’optimisation de nos cash-flows, dans un contexte mondial de croissance modérée. Les délais clients sont en général plus longs hors d’Europe. En Chine, par exemple, payer une fois par an lors du nouvel an chinois est une tradition. Pour réduire ces délais, nous avons mis en place un process spécifique avec les commerciaux (révision des processus de facturation, analyse régulière des balances âgées avec les dirigeants, etc.). A la suite de la forte dévaluation des devises des pays émergents (hors Chine), nous allons étudier la mise en place de couvertures de certains de nos flux, notamment sur l’Inde et le Brésil. Le coût et l’efficacité de ces éventuelles couvertures seront des éléments importants de notre décision.

Perspectives sectorielles

Nous sommes confiants pour ce nouvel exercice. En Chine, de nombreux projets qui ont été reportés en 2013, en raison des changements de gouvernants à la tête de l’Etat, devraient aboutir en 2014. De plus, en Chine comme dans la plupart des pays émergents, les ventes de véhicules progressent, ce qui rend nécessaire l’extension de stations-services et la mise en place des systèmes anti-fraude et anti-pollution. Dans les pays développés, nous anticipons également une légère croissance.

Laurent Morestain, directeur de la finance et de la stratégie, Groupe Randstad France

  • Secteur : Emploi
  • Chiffre d’affaires en 2012 : 3,09 milliards d'euros

Chantiers 2014

Alors que les perspectives en matière d'emploi restent contrastées, le rôle de la direction financière est axé sur la mesure de l'efficacité. Nous achevons actuellement de déployer une dizaine d'indicateurs hebdomadaires à destination de nos consultants en agence. Ces indicateurs portent notamment sur les recrutements, l'activité commerciale et la maîtrise des risques. Nous avons à titre d'exemple développé un outil nous permettant de suivre au plus près l'évolution des accidents du travail pour accompagner ceux qui, parmi nos clients, font face à cette problématique. Quitte, le cas échéant, à leur demander de prendre des mesures correctrices.

Sur un plan strictement financier, nous continuerons à être vigilants sur le poste client car, à l'instar des autres sociétés de services, tout impayé constitue une perte sèche. C'est pourquoi nous avons un credit manager qui, accompagné de cinq analystes, étudie en permanence la santé financière de nos 60 000 clients. Quant à notre équipe de recouvrement, elle travaillera, en plus de ses missions classiques, en étroite collaboration avec nos équipes commerciales. Ces deux services partagent en effet comme objectif une vigilance très forte sur le délai moyen du paiement de leur portefeuille clients.

Perspectives sectorielles

Il est extrêmement difficile d'établir des prévisions conjoncturelles. Les cycles économiques sont en effet de plus en plus courts, de plus en plus erratiques. Il est donc difficile pour nos clients d'avoir de la visibilité. En matière de création d'emploi, je rappellerai simplement qu'un taux de croissance de 1,5 % est nécessaire pour faire reculer le chômage en France. Or les prévisions tablent plutôt sur 0,9 % pour 2014. L'Insee estime d'ailleurs que le chômage continuera d'augmenter pour se stabiliser autour de 11 %. Dans ce contexte, notre profession doit contribuer plus que jamais à équilibrer l'offre et la demande sur le marché du travail. Ce rôle d'intermédiaire de l'emploi se renforcera en 2014 alors que les pouvoirs publics viennent de nous donner la possibilité d'embaucher des intérimaires en CDI. Les premiers contrats devraient être signés au cours du premier trimestre. 

Eric Lacombe, directeur général en charge des finances, Acces Industrie

  • Activité : Location de nacelles d’élévation
  • Chiffre d’affaires 2012 : 60 millions d’euros

Chantiers 2014

Notre priorité absolue est la gestion du cash. Nous souhaitons en effet réduire notre dette en utilisant notre trésorerie pour la rembourser au plus vite. Dans ce but, nous allons diviser par deux notre stock, dont la valeur actuelle s’élève aujourd’hui à 2 millions d’euros. Mais surtout, nous souhaitons réduire les délais de paiement de nos clients, qui s’établissent aujourd’hui à 62 jours. Pour y parvenir, alors que le nombre de défaillances dans notre secteur a significativement crû l’année dernière, nous avons négocié avec certains clients jugés fragiles des paiements avant livraison, en associant les commerciaux à cette démarche.

Cela nous permet de limiter le risque sans pour autant réduire notre carnet de commandes. En parallèle, la direction financière doit faire face à des problématiques de marges qui se tassent : ces cinq dernières années, nous avons vu les coûts énergétiques et de carburant augmenter de 15 % environ, alors que les tarifs de location ont reculé sur le marché. Nous cherchons donc à diminuer les coûts, en internalisant au maximum la logistique et le transport des machines. Pour cela, nous avons notamment recruté un ou deux chauffeurs supplémentaires par région afin d’optimiser l’utilisation de nos camions de livraison, en instaurant un travail en deux fois huit heures sur un même véhicule.

Perspectives sectorielles

Nous avons eu, grâce à un bon second semestre, une année 2013 en légère croissance. Pour 2014, nous tablons sur la même tendance. Néanmoins, dans le secteur de la construction, les défaillances semblent se poursuivre sur un niveau élevé. Face à la dégradation de la santé financière de nos clients, nous avons donc mis en place des formations auprès des commerciaux afin que ceux-ci négocient également, outre les tarifs, les conditions de paiement.

Fabrice Barthélemy, directeur financier, Tarkett

  • Secteur d’activité : revêtements de sol
  • Chiffre d’affaires 2012 : 2,3 milliards d’euros

Chantiers 2014

Conséquence directe de notre introduction en bourse, le 22 novembre dernier, le premier chantier de la direction financière sera de renforcer ses compétences en matière de communication financière. Un recrutement est en cours. Nous allons également rédiger notre document de référence, ce qui est un exercice nouveau pour nous. Pour ma part, j’estime que les missions liées à la cotation représenteront cette année un tiers de mon temps. Je vais également retourner sur le terrain pour rencontrer les opérationnels, ce que j’avais moins eu le temps de faire du fait de la préparation de l’opération. Notre deuxième tâche prioritaire sera d’achever le déploiement de notre système d’information, notamment dans nos entités d’Amérique du Nord. C’est un travail significatif, mais qui va nous permettre d’harmoniser nos processus et notre reporting dans l’ensemble du groupe, afin notamment de mieux nous adapter à l’environnement économique. Nous allons également porter une attention particulière à la gestion de notre poste client. Enfin, nous allons relancer une dynamique de croissance externe qui avait été un peu mise entre parenthèses pendant la préparation de notre introduction en bourse, alors qu’elle constitue une part importante du développement du groupe.

Perspectives sectorielles

Pour 2014, les perspectives économiques diffèrent en fonction des zones géographiques. En Amérique du Nord, où nous réalisons un tiers de notre activité, les perspectives de croissance sont bonnes. Dans les pays émergents, l’économie tend à ralentir, mais pour l’instant l’activité se tient bien. En Europe, en revanche, la situation sera sans doute moins porteuse.

Régis Vimal du Monteil, directeur financier et juridique, Vétoquinol

  • Secteur d’activité : santé animale
  • Chiffre d’affaires 2012 : 298,3 millions d’euros

Chantiers 2014

Les problématiques de croissance externe vont largement mobiliser la direction financière en 2014. En effet, notre priorité est de renforcer, par des acquisitions, notre présence dans des zones où nous sommes déjà implantés, comme l’Amérique du Nord. La recherche de cibles pourrait être facilitée par le fait que des laboratoires pharmaceutiques prévoient de se séparer de leurs filiales de santé animale, afin de se recentrer sur leur métier cœur. L’autre sujet essentiel concerne le pilotage du cash. En 2013, nous avons développé un système de trésorerie groupe géré au niveau central, afin d’optimiser la gestion de nos liquidités.

Cette centralisation s’opérera progressivement tout au long de l’année. Notre attention va également se focaliser sur le risque de change, principalement dans les pays émergents. Les fortes dépréciations des devises locales constatées l’an dernier, notamment au Brésil et en Inde, ont entraîné un impact négatif sur la valorisation de nos capitaux propres en 2013. Face à cette volatilité importante, nous poursuivrons notre analyse des risques afin d’identifier les outils de couvertures les plus adaptés à notre activité.

Perspectives sectorielles

Le secteur mondial de la santé animale, qui comprend deux segments (animaux d’élevage et animaux domestiques), pèse environ 23 milliards de dollars. En 2014, nous anticipons une poursuite de la croissance du marché, dans la mesure où, pour nourrir la population, les besoins en protéines animales sont en augmentation. Quant aux animaux de compagnie, ils sont de plus en plus nombreux. On constate également que, dans les pays développés, les dépenses afférentes sont en augmentation. La progression de l’activité globale du secteur devrait être modérée en Europe, un peu plus soutenue aux Etats-Unis et dans les pays émergents.

Grégoire Cayatte, chief financial officier, Devoteam

  • Secteur : Conseil en technologies de l’information et de la communication
  • Chiffre d’affaires en 2012 : 515,1 millions d’euros

Chantiers 2014

L'année s’annonce chargée pour la direction financière. Le début de l’année a déjà été marqué par la finalisation, le 13 janvier dernier, de l’offre publique de rachat d’actions lancée en décembre sur 20 % du capital de Devoteam. Cette opération a pour but d’offrir une liquidité aux actionnaires qui le souhaitent et de reluer les autres, alors que notre cours de bourse est stable depuis 2011.

Nous sommes également en train d’achever l’homogénéisation de notre système d’information avec le déploiement de notre ERP central au sein de nos principales filiales étrangères. De plus, nous allons poursuivre notre programme d’activation de gains de productivité lancée mi-2011. Par exemple, nous mettons en place des centres de services partagés, notamment de back-office finance, afin de réduire nos coûts de fonctionnement. Enfin, nous mettrons particulièrement l’accent sur le cash cette année. Nous allons ainsi étendre notre ligne d’affacturage à l’international et mettre en place un cash pooling. Pour gérer ces sujets, nous allons recruter un trésorier, ce qui constituera une création de poste.

Perspectives sectorielles

Dans le secteur du conseil informatique, nous devons faire face à une mise en concurrence plus intense de la part des clients, qui cherchent à faire baisser leurs coûts de prestations. Les prix de ces dernières sont donc en recul alors que dans le même temps notre masse salariale progresse, car l’âge moyen de nos collaborateurs augmente sur un marché sans croissance. Nos marges – comme celles de nos homologues – se sont ainsi tassées. Néanmoins, nous nous sommes adaptés en repositionnant notre portefeuille d’activités (cession des «télécoms» qui représentaient près de 10 % de notre chiffre d’affaires), nous recentrant à l’international et en réduisant nos coûts. Grâce à ces actions, nous avons amélioré notre profitabilité et réalisé un meilleur second semestre en 2013. Dans cette lignée, même si nous restons prudents en termes de budget, nous espérons que l’année 2014 sera porteuse d’un léger regain de croissance et de profitabilité renforcée.

Jean-Bernard Alberola, directeur financier, BVA

  • Activité : Etudes d’opinons et de consommation
  • Chiffre d’affaires 2012 : 67 millions d’euros  

Chantiers 2014

Parmi les chantiers que nous allons mener en 2014 figure d’abord l’intégration de nos opérations de croissance externe. Nous avons en effet acquis l’an dernier DMS, spécialisée dans les visites mystère de consommateurs, que nous souhaitons fusionner avec Masters Consultants, notre filiale spécialisée dans ce domaine. De même, nous avons racheté en fin d’année dernière à la barre du tribunal de commerce de Versailles, le fonds de commerce de LH2 (ex-institut Louis-Harris). Dans les deux cas, nous allons déployer nos procédures groupes en matière de comptabilité et de reporting, notamment, au sein de ces nouvelles entités. Notre deuxième priorité portera sur l’accompagnement de la croissance de notre activité.

BVA s’est fixé comme objectif de gagner des parts de marché en France et en Europe, pour atteindre, en 2014, un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros. Le rôle de la direction financière, dans ce cadre, sera de trouver les ressources nécessaires à ce développement afin de pouvoir satisfaire l’augmentation du besoin en fonds de roulement qui y est lié, mais également de financer les efforts d’innovation permettant d’enrichir notre offre de produits. Pour cela nous pourrons compter sur la gestion très serrée du cash que nous avons mise en place au sein du groupe pour nous autofinancer car nous ne souhaitons pas recourir à l’endettement. Enfin, comme l’année dernière, nous mettrons en place une solution de préfinancement de notre crédit impôt recherche et de notre crédit d’impôt compétitivité emploi.  

Perspectives sectorielles

Nous considérons que nos perspectives de croissance sont plutôt bonnes, y compris en France, notamment grâce à notre avance en matière d’innovation. Par ailleurs, nous allons renforcer notre présence à l’international, soit via nos réseaux de correspondants soit à travers nos implantations directes, comme en Chine où nous allons nous développer encore.

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