Gilles Moëc, Chef économiste du Groupe AXA et directeur de la recherche d’AXA IM

"Le début du déconfinement montre des signes encourageants et la trajectoire de reprise de normalisation de l’économie nous semble en bonne voie."

Publié le 15 mai 2020 à 16h08

AXA IM

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La perspective d’une normalisation de l’activité économique est encourageante avec la fin du confinement dans certains pays et Etats. Toutefois, nous restons vigilants face à la résurgence des tensions sino-américaines, la fragilisation des économies émergentes et des incertitudes au sein de la zone euro qui pourraient dégrader la confiance des investisseurs.

Les mesures adoptées par les banques centrales continuent de soutenir les marchés obligataires. Après le rebond du mois d’avril, nous nous attendons à un marché obligataire moins directionnel et des performances plus disparates entre les secteurs et les pays. Les stratégies à duration courte nous semblent adaptées à l’environnement actuel ; elles peuvent permettre de capter les primes que nous estimons toujours attractives après la correction, tout en cherchant à réduire la volatilité liée aux mouvements de taux.

Le début du déconfinement montre des signes encourageants et la trajectoire de reprise de normalisation de l’économie nous semble en bonne voie. Toutefois, trois points restent à surveiller. Tout d’abord, le possible retour des tensions dans la zone euro portées par la remise en cause du plan de relance de la BCE par la cour de justice allemande. La mise en place d’un fonds de soutien n’a pas encore vu le jour alors que le plan de relance de 750 milliards d’euros (PSPP) pourrait s’avérer insuffisant.

L’impact de la crise sanitaire sur les pays émergents pourrait, d’une part, prolonger la dépréciation des devises émergentes et, d’autre part, ralentir la reprise de la demande, ce qui impacterait l’activité des pays développés. Enfin, la reprise de l’économie chinoise pourrait prendre plus de temps que prévu, même si elle reste bien orientée. La résurgence des tensions sino-américaines risquerait d’engager une nouvelle vague de protectionnisme alors que les exportations chinoises ont diminué de 20 % depuis le début de l’année. Cela pourrait nuire à la croissance mondiale à court et moyen terme.

Après un mois d’avril caractérisé par le resserrement des spreads, une stabilisation des taux et des tensions qui sont apparues sur le marché monétaire, le mois de mai est peu directionnel, les disparités des performances sont plus marquées par pays et par secteur, et la volatilité reste élevée. La zone euro demeure sous pression depuis que Fitch a abaissé la note de l’Italie et que la cour constitutionnelle allemande a donné un avis négatif sur les mesures de soutien mises en place par la BCE. L’évolution du spread en Italie est scellée au développement politique au sein de la zone euro. Sur le marché du crédit, nous assistons à un léger écartement des spreads depuis le début du mois de mai. La dette à haut rendement américaine et des marchés émergents est bien orientée en mai même si leurs spreads sont encore loin de leurs niveaux d’avant crise.

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