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Dossier NNIP

Comment les obligations vertes peuvent-elles financer la révolution des transports ?

Publié le 5 novembre 2019 à 11h45    Mis à jour le 27 juillet 2021 à 11h12

Article proposé par NNIP

Si nous voulons atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris, il sera nécessaire de changer la façon dont nous voyageons. Le transport apporte la deuxième contribution la plus importante aux émissions mondiales de gaz à effet de serre : il produit 23% des émissions liées à l’énergie et 14% du total des émissions. Dans l’UE, des modifications de la réglementation obligent les constructeurs automobiles à évoluer vers les formes de transport émettant peu de CO2. Selon NN Investment Partners, les obligations vertes constituent un outil efficace, mais encore sous-utilisé, pour aider à financer la révolution des transports.

Au sein du secteur des transports, le transport routier produit la plus grande quantité de CO2. En 2016, il a généré près de 21% du total des émissions de l’Union européenne, les voitures produisant à elles seules environ 12% du total des émissions de l’UE. Afin de réduire les émissions de CO2 des voitures, l’UE a fixé un objectif pour les émissions moyennes de l’ensemble de la flotte de nouvelles voitures particulières de 95 grammes de CO2 par kilomètre d’ici 2021. L’UE vise une nouvelle réduction de 15% d’ici 2025 et une réduction de 37,5% d’ici 2030. Les constructeurs automobiles ne se conformant pas à ces objectifs d’émissions devront payer une amende substantielle.

Les constructeurs automobiles accélèrent l’électrification

Compte tenu de ces objectifs ambitieux, les constructeurs automobiles européens ont commencé à accélérer l’électrification de leurs véhicules. Plusieurs d’entre eux ont annoncé leur stratégie et leurs objectifs pour la production de véhicules électriques (voir tableau ci-dessous).

Pour atteindre ces objectifs, des investissements de plusieurs milliards d’euros en nouvelles technologies et usines de production seront nécessaires au cours des prochaines années. Ces investissements aideront les constructeurs automobiles à évoluer dans la direction d’un transport moins polluant. Selon nous, le marché des obligations vertes représente une importante source de financement pour permettre aux constructeurs automobiles d’atteindre leurs objectifs en matière de véhicules électriques et contribuer de la sorte à un monde sobre en carbone.

Obligations vertes bénéfiques pour les constructeurs automobiles

Ces dernières années, les obligations vertes ont joué un rôle important dans le financement d’actifs et de projets à faibles émissions de carbone et résistants au changement climatique. Selon des recherches et analyses internes de NN IP, près de 18,5% des capitaux récoltés par les obligations vertes sont utilisés pour des transports moins polluants.

Compte tenu des investissements substantiels planifiés en matière d’électrification, on pourrait s’attendre à ce que les constructeurs automobiles soient particulièrement actifs sur le marché des obligations vertes. Jusqu’à présent, il n’y a cependant eu qu’une seule émission libellée en euro de la part d’un constructeur automobile (EUR 600 millions par Toyota en 2017). Toyota a utilisé les capitaux récoltés pour financer la vente de modèles Toyota et Lexus répondant à certains critères d’émissions [3] aux États-Unis.

Le Groupe d’experts techniques de l’UE (TEG) a récemment publié de nouvelles recommandations pour les activités d’atténuation du changement climatique éligibles dans la taxonomie de l’UE. Si la nouvelle taxonomie de l’UE est mise en oeuvre, seules les voitures avec des émissions nulles ou faibles (moins de 50g CO2/km) seront éligibles pour un financement via des obligations vertes. Sur la base des technologies actuelles, seuls les véhicules complètement électriques, à pile à combustible et certains véhicules hybrides rechargeables respectent ce seuil. Étant donné que de nombreux constructeurs automobiles lancent de nouveaux modèles de voitures électriques, les obligations vertes semblent l’instrument idéal pour financer la commercialisation de ces véhicules.

En dehors du financement de la commercialisation de véhicules électriques, nous avons identifié trois façons dont les constructeurs automobiles pourraient utiliser les capitaux récoltés grâce aux obligations vertes afin de contribuer à des transports moins polluants.

Plateforme de production réservée à la production de véhicules électriques

Compte tenu de la complexité des composants et des différences entre les modèles, la fabrication d’une voiture est un processus très complexe. Pendant longtemps, les constructeurs ont utilisé les mêmes lignes de production pour fabriquer divers modèles et motorisations. Par conséquent, ils ne peuvent pas identifier facilement les investissements directement liés à la production de véhicules à émissions nulles ou faibles.

Néanmoins, quelques entreprises construisent actuellement une plateforme de production réservée aux nouveaux véhicules électriques (dont la plateforme MEB de Volkswagen et l’Electric Vehicle Architecture de Daimler). Ceci permettra aux constructeurs d’identifier les projets liés à la production de véhicules à émissions nulles ou faibles. Ces derniers se qualifieraient en tant que projets à faibles émissions de carbone et résistants au changement climatique qui pourront dès lors bénéficier d’un financement via des obligations vertes.

Infrastructure de charge

Le manque d’infrastructures de charge publiques reste un défi majeur pour une pénétration accrue des véhicules électriques. Le graphique 1 montre que la densité des bornes de charge publiques diffère significativement entre les pays européens. Selon Bloomberg NEF, il y avait fin 2018 7,9 véhicules électriques sur les routes par borne de charge publique à l’échelle mondiale. Compte tenu du solide taux de croissance des véhicules électriques, ce chiffre a augmenté ces dernières années. Pour maintenir le ratio à un niveau raisonnable, Bloomberg NEF estime qu’entre 2 et 5 millions de bornes de charge publiques pourraient être nécessaires à l’échelle mondiale (contre 632.000 fin 2018).

Parallèlement aux entreprises pétrolières et de services aux collectivités, les constructeurs automobiles jouent un rôle important dans le développement des infrastructures de charge (par exemple Ionity, une joint-venture créée par des constructeurs automobiles allemands). Compte tenu des besoins en capitaux importants pour les nouveaux points de charge, les constructeurs automobiles pourraient utiliser les obligations vertes pour financer ces projets d’investissement.

Achat, production et recyclage des batteries

Les batteries constituent toujours le composant le plus coûteux d’une voiture électrique. La plupart des constructeurs automobiles sous-traitent la production des éléments de batterie à des fournisseurs, mais développent eux-mêmes les technologies et disposent de leurs propres capacités d’assemblage des batteries. Les capitaux récoltés par des obligations vertes pourraient potentiellement aider les constructeurs automobiles à financer la production des batteries.

En outre, l’essor des véhicules électriques entraînera également une multiplication des batteries usées, ce qui pourrait avoir des implications environnementales substantielles. Le recyclage des batteries pourrait s’avérer une solution efficace pour atténuer l’impact des batteries usées. Les constructeurs automobiles pourraient ainsi leur donner une « seconde vie ». Selon nous, les obligations vertes constitueraient aussi un instrument idéal pour financer de tels projets.

Les émissions d’obligations vertes peuvent être bénéfiques tant pour les constructeurs que pour les investisseurs

L’univers des obligations vertes a connu une forte expansion au cours de ces dernières années, un plus grand nombre d’entreprises se lançant sur ce marché. Néanmoins, les institutions financières et les entreprises de services aux collectivités dominent le secteur, devançant largement d’autres secteurs tels que les constructeurs automobiles. Globalement, les constructeurs automobiles et les groupes de transport ont émis moins de 3% du montant total des obligations d’entreprises en 2019.

Étant donné qu’il est démontré que le transport apporte la deuxième contribution la plus importante aux émissions de gaz à effet de serre, le marché s’attend à ce que les constructeurs automobiles ne soient pas en reste dans les efforts d’atténuation du changement climatique en intégrant le transport à faibles émissions de carbone dans leurs modèles commerciaux. Puisque les constructeurs automobiles détiennent un large réservoir d’actifs verts éligibles, il existe un important potentiel de financement de cette transition par les obligations vertes. Ceci élargirait et diversifierait l’univers des obligations vertes. Les investisseurs soucieux de la durabilité en profiteraient également, étant donné que cela abaisserait les barrières d’investissement au sein de l’univers des obligations vertes.

Chez NN Investment Partners, nous nous engageons à mener des discussions avec les émetteurs potentiels d’obligations vertes, en particulier dans les secteurs émergents. Nous avons régulièrement des entretiens avec les constructeurs automobiles à propos de leurs investissements verts et avons récemment discuté de l’émission d’obligations vertes avec un fabricant automobile allemand bien connu. Nous sommes convaincus qu’un dialogue ouvert peut influencer les intentions des émetteurs et procurons à ceux-ci des informations sur les meilleures pratiques du marché. Nous expliquons également aux émetteurs potentiels comment les capitaux récoltés via des obligations vertes pourraient être utilisés et quels actifs verts pourraient être éligibles pour que les obligations soient véritablement vertes. Grâce à cet engagement, nous tentons d’élargir le marché des obligations vertes et d’accroître la diversité et le caractère vert des obligations vertes disponibles.

[1] À titre d’illustration uniquement. Les noms de sociétés, les explications et les arguments sont donnés à titre d’exemple et ne constituent en aucun cas une recommandation d’achat, de conservation ou de vente du titre. [2] Sur base de l’analyse de EUR 200 milliards d’obligations vertes [3] Les véhicules éligibles sont ceux qui respectent les trois critères mentionnés ci-dessous :

  • Véhicules hydrides gazéo-électriques ou véhicules utilisant des combustibles alternatifs ;
  • Minimum de miles par gallon (MPG ou équivalent MPG) de 35 pour la conduite en ville et sur route ; et
  • Rating ‘smog’ de 8 ou plus (10 étant le plus propre) de l’agence américaine Environmental Protection Agency (EPA), tel que déterminé par l’EPA pour l’achat d’un véhicule en Californie

NN Investment Partners (NN IP) est le gérant d’actifs de NN Group N.V, société d’assurance cotée sur Euronext Amsterdam. Son siège social se situe à La Haye aux Pays-Bas. NN IP est présent dans 15 pays, en Europe, aux Etats-Unis, en Amérique latine, en Asie et au Moyen-Orient, et compte près de 1000 collaborateurs. NN IP gère près de 276 milliards d’€* (310 milliards d’USD) sur toutes les classes d’actifs, tant pour les investisseurs institutionnels que pour les distributeurs, avec une approche ISR affirmée et reconnue. La création d'une offre complète en ISR (21,4 milliards d’€ des actifs sous gestion), depuis 1999, dont les fonds d’obligations vertes et d’actions à impact en 2016, s’est accompagnée de participations régulières à des actions de place : signature des UNPRI en 2008 et des UNPSI en 2012, adhésion à la Climate Bond Initiative en 2016, et à l’initiative Climate Action 100+ en 2017...NN IP est aussi connue pour sa gamme de stratégies en dette privée (45 milliards d’€ d’actifs sous gestion / Equipe de 49 personnes). *Données au 31 décembre 2019

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