Parole d’expert

De nouvelles perspectives de développement pour Agrica Epargne

Publié le 22 mars 2019 à 10h51

Marianne di Meo

La filiale du groupe de protection sociale complémentaire Agrica est entièrement dédiée aux petites et moyennes entreprises, qu’elle accompagne dans le déploiement des dispositifs d’épargne salariale.Les changements introduits par le projet de loi Pacte renforcent la légitimité de sa démarche et devraient lui permettre de pénétrer encore plus efficacement ce marché.

Le constat est sans appel : les TPE et les PME sont encore sous-équipées en épargne salariale, 16 % seulement des salariés d’entreprises de moins de 50 personnes étant couverts par au moins un dispositif. En cause : la complexité des mécanismes et le forfait social, qui a fortement augmenté au fil du temps pour atteindre 20 % du montant des avantages versés aux salariés. Le projet de loi Pacte, repris dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2019, devrait néanmoins permettre de débloquer la situation. Il prévoit en effet la suppression du forfait social sur l’intéressement, la participation volontaire et l’abondement pour les entreprises de moins de 50 salariés, ainsi que sur l’intéressement pour toutes les entreprises comptant jusqu’à 250 salariés.

Mettre en avant les vertus de l’épargne salariale

Agrica Epargne, dont les petites et moyennes entreprises constituent le cœur de cible, est donc très satisfait de la dynamique que ce texte met en place. «Près de 70 % de nos clients sont des entreprises de moins de 10 salariés et un peu plus de 20 % sont des structures comptant entre 11 et 50 employés, précise Patrick Leroy, directeur général délégué d’Agrica Epargne. Nous avons donc déjà une forte légitimité auprès des TPE et des PME. Le projet de loi Pacte devrait nous aider à pénétrer plus facilement ce segment de marché car il accroît la légitimité des dispositifs existants et conforte notre discours consistant à mettre en avant les vertus de l’épargne salariale.»

A l’heure où le pouvoir d’achat est au cœur des préoccupations des Français, l’épargne salariale, qui apporte un revenu additionnel, est une piste à ne pas négliger. C’est par ailleurs un outil social, en ce sens qu’elle permet – via les accords d’intéressement et de participation – d’associer les salariés au développement et à la réussite de leur entreprise en leur redistribuant une partie des bénéfices. Enfin, alors que toutes les générations de travailleurs ont conscience que les régimes de retraite de base et complémentaires par répartition sont arrivés à maturité, le Perco s’impose comme un outil de premier plan pour se constituer un troisième niveau de retraite. «En 2018, les Perco ont représenté 47 % des nouveaux dispositifs d’épargne salariale que nous avons mis en place», précise à ce titre Patrick Leroy.

Sur-mesure et proximité

Agrica Epargne propose bien entendu aux petites structures des plans d’épargne interentreprises (PEI) et des plans d’épargne pour la retraite collectifs interentreprises (Percoi) qui ont pour avantage de reposer sur un circuit de prise de décision court et sur une procédure d’adhésion simplifiée. Il s’agit de solutions faciles à mettre en place avec une parfaite maîtrise des coûts grâce à une approche tarifaire forfaitaire. «Une adhésion sur deux se fait via des PEI et des Percoi, indique Patrick Leroy. Pour autant, nous disposons aussi d’offres modulables et nous mettons en place des solutions sur mesure pour les TPE et les PME car il est capital pour nous d’être à leur écoute et de leur proposer des solutions tenant compte de leurs spécificités et véritablement adaptées à leurs besoins.»

La proximité reste en effet le maître mot dans les relations entre Agrica Epargne et ses clients. Le groupe est donc très présent sur le terrain via son réseau de commerciaux, qui ont pour mission de «convertir» les entreprises à l’épargne salariale (via des PEE mais aussi avec des accords d’intéressement et de participation volontaire) et de les accompagner dans cette voie. Néanmoins, depuis l’an dernier, celui-ci a en parallèle décidé de mettre en œuvre de nouvelles méthodes d’approche. En plus de la prospection directe des entreprises, il cherche à les toucher par l’intermédiaire des fédérations patronales et des branches professionnelles. Filiale d’un groupe paritaire, Agrica Epargne croit en effet fermement au dialogue social et accorde un rôle central aux partenaires sociaux, avec lesquels il entretient des relations privilégiées. «Notre objectif est d’obtenir des labellisations de notre offre afin de la déployer plus facilement, justifie Patrick Leroy. Par ailleurs, ceci nous permet de rationaliser nos coûts d’approche commerciale, qui peuvent être élevés en ce qui concerne des TPE relativement isolées.»

Dans ce contexte plus favorable pour le développement de l’épargne salariale dans les TPE et les PME, Agrica Epargne réfléchit également à son modèle de distribution afin d’accroître sa force de frappe. Le groupe, qui s’appuie déjà sur le réseau de distribution de sa maison mère, recherche d’autres partenaires. «Il est capital qu’ils soient en phase avec notre identité et nos valeurs, notamment le respect du dialogue social et une vision sociale de l’épargne salariale», prévient Patrick Leroy.

Questions à… Patrick Leroy, directeur général délégué, Agrica Epargne

Diplômé d’études supérieures en droits des affaires, Patrick Leroy est depuis 2003 directeur général délégué d’Agrica Epargne, société de gestion de portefeuilles du groupe Agrica. Il a débuté sa carrière en 1989 en tant que juriste au sein de la Caisse centrale de la mutualité sociale agricole. Il a ensuite occupé le poste de responsable du département juridique et contentieux de l’Institution de prévoyance CCPMA, avant d’assumer la même fonction au sein du groupe Agrica, dès sa création en 1997.

Vous accordez une importance capitale à la qualité de la communication avec vos clients…

En matière d’épargne salariale, on constate malheureusement qu’une grande partie des investissements est dormante et consiste en des placements de précaution, relativement craintifs. En outre, de nombreux salariés ignorent qu’ils ont la possibilité de faire des arbitrages. Il est donc primordial d’accompagner les salariés-épargnants mais aussi les chefs d’entreprises, de faire œuvre de pédagogie et de leur fournir une information de qualité.

D’ailleurs, le projet de loi Pacte tel qu’adopté en première lecture par l’Assemblée nationale précise que les règlements des plans d’épargne entreprise devront prévoir la mise en place d’une modalité d’aide à la décision. Nous sommes totalement en phase avec cette disposition car nous considérons qu’il est de notre responsabilité d’accompagner l’épargnant.

Concrètement, quels sont les grands principes qui gouvernent votre action en la matière ?

Nous axons notre démarche d’accompagnement autour de quatre règles majeures : il faut investir selon son objectif d’épargne (à court, moyen ou long terme), il faut agir selon son profil d’épargnant, il faut suivre régulièrement son épargne salariale (d’où la mise en place d’outils intuitifs et faciles d’accès) et il faut la gérer en réalisant des arbitrages (ceux-ci se devant d’être aisés à réaliser et de préférence gratuits).

Nous avons opéré une refonte de notre site internet en nous appuyant sur ces quatre principes et nous avons mis en place un système de profilage permettant de se poser les bonnes questions avant d’investir. Par ailleurs, notre partenariat avec Amundi Tenue de Comptes suit la même logique, qui consiste à offrir un service de qualité aux épargnants. Tout ceci doit permettre aux salariés de gérer leur épargne salariale de manière active et responsable. Ceci est d’autant plus important que, pour de nombreuses personnes, l’épargne salariale est la seule épargne existante.

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