Expertise

Federal Finance, un acteur engagé

Publié le 11 mars 2013 à 14h51    Mis à jour le 27 juillet 2021 à 12h00

Federal Finance revendique une véritable politique de responsabilité sociale qui intègre à la fois le respect de l’environnement, la politique sociale et la gouvernance d’entreprise. 


Filiale du groupe mutualiste Crédit Mutuel Arkea, Federal Finance est une société de gestion de portefeuilles proposant ses expertises aux investisseurs institutionnels et privés, ces derniers étant en grande majorité les clients de l’établissement bancaire. Sensibilisée dès l’apparition des problématiques d’ISR en France, Federal Finance dispose ainsi d’une gamme ISR depuis 2000, considérant que les investissements en faveur de l’environnement et respectueux des collaborateurs et des parties prenantes ne sont pas des coûts mais des investissements dotés de réelles vertus pour la société. 

Au-delà, la structure est également signataire des «Principles for Responsible Investments» et s’est engagée dans une démarche d’amélioration continue de ses pratiques d’investisseur pour compte de tiers. A ce titre, elle est donc respectueuse d’une charte élaborée sous l’égide des Nations Unies qui fixe un cadre de travail international visant à intégrer à la gestion financière tout un ensemble de paramètres extra-financiers. De même participe-t-elle à la Commission «Investissement Socialement Responsable» de l’Association Française de Gestion financière (AFG). En 2005, Federal Finance a souhaité revoir son dispositif ISR afin de mieux répondre aux attentes de la clientèle. Disposant à présent d’une équipe de trois personnes entièrement dédiée à cette approche, la société de gestion d’actifs tend à intégrer progressivement les critères extra-financiers à l’ensemble des études réalisées par ses analystes financiers. 

Aujourd’hui, ce sont environ 400 millions d’euros gérés selon cette approche sur un total de 36 milliards d’euros d’actifs sous gestion. Dans le détail, la ventilation se compose de mandats institutionnels (à hauteur de 25 %) tandis que 27 % des encours gérés en épargne salariale font également l’objet d’une approche ISR. Consciente des vertus de cette philosophie d’investissement, Federal Finance la décline sur différentes classes d’actifs à savoir les taux et les actions. Mais, contrairement à d’autres acteurs, la société de gestion exploite pleinement ces classes d’actifs. C’est ainsi que, dans le domaine des actions, elle gère un fonds de petites et moyennes capitalisations selon des critères extra-financiers et cela depuis 2005. Cette initiative mérite d’être soulignée dans la mesure où les données concernant les problématiques environnementales et sociétales sont moins nombreuses lorsqu’il s’agit de sociétés de taille moyenne cotées en Bourse.

Il faut donc nourrir un véritable travail d’investigation. De plus, la taille même de ces entreprises fait naître des problèmes particuliers en matière de gouvernance. La problématique de la succession du chef de l’entreprise par exemple peut faire l’objet d’un traitement spécifique par l’équipe dédiée à l’ISR.

Dans le même registre, Federal Finance dispose d’un fonds ISR d’obligations à taux variable créé récemment et déjà doté de 70 millions d’euros. Outre la recherche de papiers de qualité, l’équipe de gestion se doit d’identifier des émetteurs conformes à la grille développée en interne.  A noter également que de nombreux travaux sont actuellement en cours au sein de la société de manière à ce que la diffusion de ces principes ISR puissent être totalement ou partiellement diffusés à d’autres fonds afin de faire en sorte que l’ISR puisse progressivement s’appliquer à tous les champs d’expertises de cette société de gestion. 

Questions à Morgan Carval, responsable de l’analyse financière et ISR chez Federal Finance

Les progrès effectués par les entreprises que vous suivez vous semblent-ils suffisants dans le domaine de l’ISR ?

Je pense qu’il convient de distinguer trois grandes catégories d’entrepreneurs. Il y a ceux qui ne tiennent pas du tout compte de ces aspects et ne visent en règle générale qu’un objectif de maximisation des profits à court terme. D’autres manifestent progressivement une marque d’intérêt. Cependant, lorsqu’on aborde les problématiques d’ISR ou d’ESG, nous sommes rapidement confrontés à des problèmes de culture d’entreprise. En dépit de la bonne volonté du management, il peut parfois être très long d’implémenter de nouvelles pratiques, industrielles, commerciales, sociales, dans certaines sociétés. La dernière enfin se caractérise généralement par une politique sociale de très bonne qualité qui remonte bien avant la démocratisation des critères ISR. Pour ces dernières, il est souvent plus facile d’admettre qu’il faut repenser une partie de leurs pratiques de manière à tendre vers plus de soutenabilité sur un horizon à moyen-long terme. Cependant, je peine à fournir le nom d’une entreprise cotée de taille conséquente qui aurait, au cours des dernières années, radicalement modifié ses pratiques managériales au regard d’objectifs liés au développement durable.

Sentez-vous toutefois un intérêt plus prononcé de la part des clients ?

Ici encore, je pense qu’il convient de faire une distinction entre différents types de clients, qu’ils soient institutionnels ou particuliers. Certains clients ont de longue date souhaité exercer un véritable droit de contrôle des lignes de portefeuilles, que cela soit pour des raisons religieuses, d’éthique ou de convictions. D’autres, inversement, sont avant tout soucieux d’obtenir un portefeuille qui puisse, en termes de risques et de rendement, correspondre à leur cahier des charges quels que soient les sous-jacents. Du côté des investisseurs privés, le recours à certains dispositifs permet de faciliter la diffusion des expertises dans le domaine ISR. Je pense notamment à l’épargne salariale qui se révèle être un véhicule particulièrement judicieux. En revanche, lorsqu’il s’agit de produits de gestion patrimoniale, les clients manifestant un réel intérêt pour l’ISR sont avant tout des personnes sensibilisées aux problématiques de développement durable. Pour convaincre les autres, je pense qu’il faudrait être à même de pouvoir former les réseaux de conseillers de manière à faire sortir l’ISR de la niche dans laquelle on a malheureusement tendance à la cantonner.

L’ISR, version française, n’est-il pas trop complexe à appréhender en France ?

C’est mon sentiment, dans la mesure où on l’aborde souvent sous l’angle de l’ingénieur. On consacre beaucoup de temps à tenter de lui donner une définition académique quand, dans le même temps, les Anglo-Saxons avancent de manière bien plus pragmatique. Attention, cependant, de ne pas verser dans le tout marketing du type «greenwashing» comme un certain nombre de multinationales ont pu le faire durant les années récentes. A mon sens, il faudrait être à même de pouvoir précisément quantifier les apports de l’ISR et pouvoir les communiquer de façon suffisamment simple pour que tous les investisseurs prennent conscience que leurs choix de gestion ont un impact sociétal. Allouer une partie de son épargne à tel ou tel type d’entreprise, qu’il s’agisse d’actions ou d’obligations, doit être considéré de manière globale, c’est-à-dire sans négliger l’utilisation faite par les entreprises bénéficiaires de ces capitaux mis à leur disposition.

Une offre complète

Pratiquée depuis treize ans par Federal Finance, l’ISR est aujourd’hui pratiquée sur différentes natures d’actifs sous l’enseigne générique d’Initiative Responsable. La société de gestion propose ainsi six fonds collectifs (actions France, Europe, internationales, deux véhicules monétaires et un obligataire) et deux supports par le biais de l’épargne d’entreprise. Dans le cadre des mandats, son offre ISR relève du sur-mesure. La société de gestion a ainsi développé une offre de services complète comportant notamment :

  • la définition et la pondération des critères d’investissement extra-financiers
  • la mise en place d’une sélection personnalisée avec la possibilité de critères éthiques d’exclusion
  • la rédaction d’un rapport de gestion dédié, incluant les données extra-financières.

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