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Interview - Louis Margueritte, secrétaire général du Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI)

«Pour que notre action soit efficace, le CIRI doit être saisi le plus tôt possible dès les premières alertes de difficultés à venir»

Publié le 8 novembre 2019 à 17h12

Propos recueillis par Alexandra Milleret

Après une forte hausse en 2017, le nombre de défaillances de grandes entreprises s’est stabilisé depuis deux ans. Créé en 1982, le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), rattaché à la direction générale du Trésor, à Bercy, a pour mission d’accompagner ces entreprises en difficulté. Son secrétaire général, Louis Margueritte, détaille pour Option Finance les missions de cette structure et fait le point sur l’évolution de son activité.

Le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), que vous dirigez depuis deux ans, vient de publier son rapport d’activité 2018. Quel bilan dressez-vous ?

Alors que le nombre de saisines était globalement constant depuis près de cinq ans, l’année 2018 a été marquée par une hausse de près de 50 % de leur nombre. Ainsi, 42 entreprises représentant 60 638 emplois en France ont saisi le CIRI en 2018, contre 25 à 30 dossiers par an entre 2014 et 2017.

Avec les dossiers déjà en portefeuille, le CIRI est formellement intervenu en 2018 auprès de 58 entreprises contre 73 en 2017. Sur ces 58 sociétés, 22 dossiers (40 746 emplois) ont connu une issue positive durant l’année, 33 (48 252 emplois) étaient toujours en cours de négociation à fin 2018 tandis que seulement trois (1 310 emplois) se sont soldés par un échec. De manière constante depuis 2012, environ 9 dossiers sur 10 se soldent par un succès. Pour l’année 2018, le taux de succès en nombre de dossiers s’élève à 88 %, et à 97 % en le pondérant par le nombre d’emplois en France concernés.

Quels secteurs économiques ont saisi le CIRI en 2018 ?

Le type de dossiers dont le CIRI a été saisi en 2018 est sensiblement comparable à celui de 2017, avec une augmentation de la proportion du nombre de dossiers du secteur agroalimentaire (10 % des dossiers et 12 % des emplois contre respectivement 6 % et 5 % l’an dernier), très dépendant des prix des matières premières.

Par ailleurs, les secteurs industriels à besoin de capitaux élevés, en particulier dans la papeterie, la métallurgie et la sidérurgie, mais aussi l’industrie automobile, confrontée à la transition liée aux moteurs diesel, et le secteur pétrolier font toujours partie des dossiers que nous avons à traiter.

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