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Surchauffe

Dangers sur les marchés

Publié le 28 mai 2021 à 17h28

Arnaud Lefebvre

Malgré la crise sanitaire et son impact sur la croissance, les marchés financiers internationaux s’inscrivent en nette progression depuis plusieurs mois, au point de culminer aujourd’hui à des niveaux historiquement élevés. Sous l’effet de l’abondance de liquidités dans le système, les investisseurs se ruent sur les actifs disponibles, y compris les plus risqués et les plus complexes. Des signes qui ne sont pas sans rappeler les précédentes crises financières, et qui commencent, de ce fait, à susciter des inquiétudes.

A la fin des années 1990, la mode, dans les salles de marché, était au FLIPO. Signifiant « free lunch at initial public offering », cet acronyme traduisait une période durant laquelle les actionnaires d’une entreprise en passe de se coter en Bourse avaient toutes les chances de céder leurs titres au prix fort. L’expression disparut avec l’explosion de la bulle Internet. Un peu plus de deux décennies plus tard, la tendance est désormais au FOMO, ou « fear of missing out ».

Des marchés déconnectés de l’économie réelle

Sous l’effet des politiques monétaires ultra-accommodantes menées depuis plusieurs années par la Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Bank of Japan, les investisseurs ont beau regorger de liquidités, ils n’ont qu’une crainte : passer à côté d’une opportunité en raison du déséquilibre entre les actifs qu’ils recherchent et l’offre disponible. Dans ce contexte, la plupart d’entre eux se ruent sur le premier actif mis en vente, provoquant par ricochet une inflation des valorisations. Il n’en fallait pas plus à certains investisseurs et économistes de renom, comme George Soros et Nouriel Roubini, pour dénoncer la multiplication des bulles et mettre en garde contre le risque d’une nouvelle crise financière. Plusieurs signes, il est vrai, ne sont pas sans rappeler les crises passées. Malgré la crise sanitaire toujours en cours, les actions cotées s’échangent aujourd’hui à des niveaux de cours sur bénéfices (PER) historiquement hauts aux Etats-Unis, ou à des niveaux comparables à ceux observés avant la bulle Internet et la crise de 2008 dans la plupart des marchés européens, dont la France.

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