La Banque européenne d’investissement vient de réaliser pour la première fois une émission obligataire sous la forme de jetons numériques ou « security tokens » inscrits dans une blockchain. L’institution financière entendait tester le potentiel de la technologie en matière d’optimisation des services financiers.
Les institutions communautaires poursuivent leurs expérimentations autour de la blockchain. Pour la première fois de son histoire, la Banque européenne d’investissement (BEI) a récemment émis 100 millions d’euros d’obligations sous la forme de « security tokens », des jetons numériques inscrits sur une chaîne de blocs. L’initiative devait permettre à l’institution financière de tester le potentiel de la technologie en matière d’optimisation des services financiers. Si la BEI n’est pas la première entité publique à émettre des obligations grâce à une blockchain – la Banque mondiale avait posé un premier jalon en 2018 avec l’aide de la Commonwealth Bank of Australia et de Microsoft –, c’est bien la première fois, en revanche, qu’une telle émission est payée grâce à un prototype de monnaie digitale de banque centrale (MDBC).
Entièrement dématérialisés, les titres émis par l’institution européenne, d’une maturité de deux ans, ont été diffusés sur la blockchain publique Ethereum. Ils ont été souscrits par des investisseurs institutionnels internationaux réputés comme Union Investment, et ont été payés, donc, grâce à un prototype de monnaie digitale de banque centrale (MDBC) conçu par la Banque de France, dont chaque unité était à parité égale avec un euro conventionnel. Goldman Sachs, Santander et Société Générale sont intervenus, pour leur part, en qualité de joint lead managers.
Un traitement de quelques secondes
L’opération a fait l’objet d’une intense préparation. Après avoir réalisé avec succès deux émissions...