Malgré de nombreux succès en salles en 2014, le cinéma français souffre d’une baisse des investissements des professionnels du secteur. Une situation qui conduit les producteurs à s’adapter, en ciblant notamment de manière plus marquée les investisseurs particuliers.
Tapis rouge de rigueur, défilés de stars internationales, succession de projections et de rencontres entre spécialistes de la profession… Depuis l’ouverture par les frères Coen du 68e Festival de Cannes mercredi dernier, la Croisette est redevenue, pendant onze jours, la capitale mondiale du cinéma. Déterminante en termes commerciaux (signature de contrats, prises de contacts avec de nouveaux partenaires…), cette grand-messe du 7e art intervient à point nommé pour l’industrie cinématographique française.
Celle-ci reste en effet sur un exercice 2014 contrasté. Certes, sur le plan de l’exploitation, les chiffres sont très positifs. Grâce aux succès de longs-métrages comme «Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ?», «Supercondriaque» et «Lucy», les entrées en salles ont progressé de près de 8 % à plus de 208 millions, ce qui constitue la deuxième meilleure performance depuis quarante-sept ans.En ce qui concerne la production, le bilan est en revanche plus décevant.
D’abord, le nombre de films produits est en recul (voir encadré). «En outre, le budget moyen de ces derniers, en nette diminution en 2014, a touché un plancher de quinze ans à moins de 4 millions d’euros, signale un professionnel du secteur. Cette évolution a de quoi inquiéter car elle est la conséquence d’une baisse des investissements de distributeurs.» L’année dernière, les investissements français destinés à la production cinématographique ont ainsi chuté de 18,9 % sur un an, à 797,44 millions d’euros.
Des distributeurs moins prêts à investir
Cette tendance,...