Alors qu’il y a une dizaine d’années seules les grandes entreprises françaises pouvaient bénéficier de financements de fonds souverains étrangers, ces derniers se tournent désormais de plus en plus vers des ETI de secteurs variés. Celles-ci trouvent en ces acteurs de nouveaux investisseurs de long terme susceptibles de leur apporter un appui pour leur développement à l’international.
RDIF, QIA, KIA, PIF, IPIC… Si ces acronymes restent abscons pour le grand public, ils le sont moins pour les directeurs financiers d’entreprises françaises qui ont de plus en plus l’opportunité d’accueillir à leur capital… des fonds souverains ! Ainsi, en octobre dernier, le verrier Arc finalisait un accord avec un consortium d’investisseurs comprenant notamment le RDIF, le fonds russe d’investissement direct, et Mumtalakat, le fonds souverain du royaume du Bahreïn. De son côté, le fonds souverain du Qatar, QIA, participait au rachat du spécialiste des systèmes de chauffage et de refroidissement électriques pour l’industrie Vulcanic. Un mois plus tard, c’était au tour du fabricant d’enceintes haut de gamme Devialet de réaliser une levée de fonds accueillant le fonds qatari à sa table.
Cette succession d’opérations impliquant des entreprises de taille intermédiaire (ETI) françaises ne reflète toutefois pas une tendance complètement nouvelle. Les fonds souverains ont commencé à montrer de l’intérêt pour ce type de sociétés depuis maintenant un peu plus de deux ans, après ne s’être longtemps intéressés qu’aux seuls grands groupes. Alstom, Sanofi, Total, Airbus Group, Lagardère, LVMH, Vivendi, Vinci figurent ainsi parmi les premiers français à avoir accueilli ce type d’investisseurs à leur capital. «Initialement, les financements des fonds souverains étaient principalement dirigés vers les grandes entreprises cotées et les sociétés du secteur immobilier, rappelle Bertrand Valet,...