Pour la première fois depuis quatre ans, la rémunération des dividendes en actions accuse une baisse nette en France. En 2018, alors que 47 milliards d’euros de dividendes ont été versés par les entreprises du CAC 40 (du jamais vu !), les paiements en titres réalisés par l’ensemble des sociétés françaises cotées n’ont atteint que 3,3 milliards d’euros, selon Euronext. En 2015, 2016 et 2017, ce montant s’était élevé à 5,8, 8,5 et 9,8 milliards d’euros, soit respectivement 14,8 %, 18,8 % et 21,3 % des dividendes versés ces années-là par les 40 premières capitalisations hexagonales.

De même, le nombre de sociétés ayant eu recours à cette pratique a diminué sensiblement cette année. D’une quarantaine en moyenne entre 2015 et 2017, il n’est plus que de 30 cette année, dont cinq seulement appartiennent au CAC 40. «On est bien loin du record atteint en 2009, exercice au cours duquel un quart des entreprises du principal indice boursier français avaient proposé à leurs actionnaires cette forme de rémunération», indique Edith Ginglinger, professeur de finance à l’Université Paris-Dauphine. Le taux de souscription des actionnaires, libres de choisir entre un paiement en numéraire ou en action, a lui aussi diminué cette année : il n’a atteint que 45 % contre 53 % en moyenne sur les trois dernières années.