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Financement des entreprises

La titrisation refait surface

Publié le 28 février 2014 à 17h15

Arnaud Lefebvre

Considérée comme un des facteurs de la crise financière, la titrisation revient en grâce. Depuis plusieurs mois, des banquiers centraux, notamment, n’ont en effet pas cessé de présenter cette technique comme une solution adaptée dans un contexte de raréfaction des crédits bancaires. Toutefois, le nouveau traitement prudentiel des actifs titrisés hypothèque un retour massif de ce mode de financement, ce dont pourraient pâtir les entreprises.

Qui aurait pu croire, il y a cinq ans seulement, qu’un banquier central oserait encore saluer le lancement d’un dispositif recourant à… la titrisation ! Lors de ses vœux adressés à la Place de Paris, mi-janvier, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a ainsi vanté les mérites d’un nouveau fonds commun de titrisation de créances de PME, qui devrait prochainement réaliser sa première émission (voir encadré). Déjà, en mai dernier, Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, avait appelé à s’appuyer sur la titrisation pour financer les PME. De telles déclarations ont de quoi surprendre. En effet, avec l’éclatement de la bulle des subprime en 2007, cette technique d’ingénierie financière n’a pas cessé d’être pointée du doigt par les régulateurs internationaux, qui la considèrent comme l’un des principaux déclencheurs de la crise.

C’est ainsi que les souscripteurs se sont retrouvés avec des titres beaucoup plus risqués qu’il n’y paraissait – d’autant que les agences de notation n’ont pas joué leur rôle –, ce qui a provoqué un effet domino lors de la faillite de Lehman Brothers, en septembre 2008. Face aux pertes enregistrées lors de la crise – l’OCDE a chiffré celles liées aux actifs «subprime» à 422 milliards de dollars, dont 16 milliards d’euros pour les banques françaises –, les régulateurs ont décidé d’agir sur les mécanismes l’ayant générée, y compris sur la titrisation. En 2009, le Comité de Bâle a ainsi proposé d’imposer aux banques originatrices de conserver au moins 5 % des actifs titrisés et, surtout, de durcir les niveaux de fonds propres à mobiliser pour les banques arrangeuses ainsi que pour les fonds de titrisation.

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