La Lettre du Risque Clients avec Euler Hermes
Mars 2014
Rebond des défaillances d'entreprises au niveau mondial
Sur l’ensemble de l’année 2013, l’Indice Global des défaillances d’entreprises a augmenté de + 2 %, lié à la baisse de régime prolongée de l’économie mondiale. En termes de volumes, les défaillances d’entreprises demeurent à des niveaux historiquement élevés.

Ce rebond des défaillances masque toutefois deux tendances opposées :
1) La poursuite d’une augmentation des défaillances dans trois grandes régions du monde :– l’Amérique latine (+ 10 %), dans le sillage d’une croissance économique plus faible que prévu, en particulier au Brésil ;
– l’Europe centrale et de l’Est (+ 6 %), en raison de sa dépendance à une Europe de l’Ouest en récession ;
– l’Europe de l’Ouest (+ 9 %), avec des faillites toujours en hausse dans un grand nombre de pays malgré les exceptions allemande et britannique.
2) La baisse continue des défaillances dans la région Amérique du Nord (- 11 %), grâce à la légère reprise de la croissance du PIB aux Etats-Unis, mais aussi dans la région Asie-Pacifique (- 4 %), où le secteur privé a pu bénéficier du commerce intra-zone.
Des perspectives plus favorables pour les défaillances en 2014 (-1%), sauf en Europe
Euler Hermes envisage une reprise modérée de l’économie mondiale en 2014 (+ 3 %), en raison de meilleures perspectives dans l’ensemble des régions. Par conséquent, une majorité de pays devrait connaître un repli du nombre de défaillances, mais le recul de notre Indice Global resterait très limité (- 1 %). Les économies nord-américaines devraient enregistrer des rythmes de croissance plus soutenus en 2014 (+ 2,9 % aux Etats-Unis et + 2,5 % au Canada) qu’en 2013, ce qui devrait aider à prolonger le repli des faillites dans la région (- 5 %). L’Asie-Pacifique, dont l’activité économique gagnerait en dynamisme en 2014 grâce à l’export, resterait la deuxième région affichant une baisse des défaillances. Son tempo devrait toutefois s’atténuer (- 1 %), du fait des nécessaires mesures de consolidation économique en cours, notamment en Chine.
Pour les autres régions, exception faite de l’Afrique et du Moyen-Orient, la tendance est simplement moins défavorable qu’en 2013 : En Amérique latine, la légère reprise économique attendue en 2014, bridée par les vulnérabilités financières qui demeurent, ne devrait permettre qu’une stabilisation du nombre de défaillances (0 %). L’Europe centrale et de l’Est (+ 3 %) continuera de pâtir de la trop grande modération de la reprise en Europe de l’Ouest où les défaillances peineront à se stabiliser (+ 1 %), du fait d’un contexte toujours difficile dans quelques pays significatifs (Italie, Espagne, Pays-Bas, Belgique). Malgré ce léger redressement des prévisions de défaillances, le nombre total de défaillances en 2014 restera tout de même supérieur à son niveau d’avant-crise (+ 24 %).
France : hausse des défaillances
Après une hausse de + 2 % des défaillances en France en 2013, avec un volume proche du pic de la crise de 2009, Euler Hermes prévoit une légère inflexion de - 1 % en 2014.
Ce faible repli de la sinistralité masque toutefois des records de défaillances en termes de volume, avec 61 800 entreprises qui feraient défaut en 2014. Ce volume se traduirait par une baisse de 0,22 point de PIB en 2014 et par la destruction de 165 000 emplois, soit un demi-point de chômage en plus. Selon les estimations d’Euler Hermes, il est nécessaire d’atteindre un palier de + 1 % de croissance du PIB pour espérer un vrai reflux des défaillances.

Hausse des défaillances des partenaires export de la France (+10% en 2013 et +2% en 2014)
L’IDEX, l’indice qui synthétise l’évolution des défaillances d’entreprises des principaux partenaires export de la France, affiche une nouvelle hausse en 2013 (+ 10 %), et se situe plus de deux fois au-dessus de son niveau d’avant-crise. Autrement dit, le risque d’impayés à l’export des entreprises françaises est aujourd’hui deux fois plus élevé qu’avant la crise. Ce constat souligne également la concentration de l’export français vers les pays où les risques de défaillances d’entreprises sont les plus élevés.
L’indice de défaillances des partenaires export de la France est attendu à nouveau en légère progression en 2014 mais décélérerait à + 2 %, grâce à des prévisions de défaillances d’entreprises moins défavorables par rapport à 2013 pour la Belgique (+ 4 % en 2014, contre + 12 % en 2013), l’Italie (0 % contre + 10 %) ou encore pour l’Espagne (+ 4 % contre + 25 %).

Le chiffre clé

En 2013, ce sont 4 892 entreprises ayant un chiffre d’affaires de plus de 1 million d’euros qui ont fait défaut. La remontée des défaillances pour cette catégorie est trois fois plus forte que pour l’ensemble des entreprises : + 5,5 % (contre + 1,7 % selon les chiffres provisoires 2013 toutes catégories confondues, soit 62 311
entreprises défaillantes en 2013). «Nous avons un retour à un niveau record de sinistralité de ces entreprises qui sont celles ayant le plus de poids dans l’économie française, via l’emploi et leur passif fournisseurs : le volume de défaillances est presque équivalent à celui du point haut de la crise en 2009 et en augmentation de 63 % par rapport au niveau de 2007, avant la crise», explique Maxime Lemerle, responsable des études sectorielles et des défaillances d’entreprises du groupe Euler Hermes.
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