Un véritable rallye obligataire a eu lieu en mars sur le marché primaire. Mais Saint-Gobain et Valeo mis à part, les émissions ESG manquent à l’appel, depuis le début de l'année.
Après l’euphorie financière de l’automne 2023, liée au ralentissement plus rapide que prévu de l’inflation, gage de futures baisses des taux d’intérêt, les marchés ont connu un début d’année plus hésitant. La référence pour le marché obligataire corporate, le taux mid swap 5 ans, qui était revenu de 3,47 % au plus haut en octobre à 2,35 % au plus bas fin décembre, est remonté ensuite au-dessus des 2,70 %, alors que des interrogations se faisaient jour sur l’échéancier de la baisse des taux directeurs. D’où un certain attentisme des émetteurs, qui a pris fin à la mi-mars : les grandes entreprises françaises, une fois la « quiet period » liée à la publication des résultats passée, sont revenues sur le marché obligataire primaire. Depuis le début du mois de mars, Kering, Saint-Gobain, Elis, Orange, Accor, Arkema et Orano ont fait appel aux investisseurs, de même que Solvay pour une émission inaugurale, ainsi que Plastic Omnium (rebaptisée OPmobility), Nexans, Forvia, Fnac-Darty et Eutelsat dans la catégorie high yield.
« Nous avons connu un tout début d’année très soft pour les corporates français, en l’absence de gros émetteurs, relève Blaise Bourdy, responsable des émissions de dettes pour les sociétés non financières chez Société Générale CIB en France, Belgique et Luxembourg. Mais en mars, on a assisté à un véritable rattrapage en termes d’émissions. » Au total, pour les corporates français, les émissions obligataires investment grade ont représenté au premier trimestre un...