Questions à Olivier Héreil, directeur général adjoint de BNP Paribas Cardif en charge de la gestion d’actifs.
Quelle est l’allocation d’actifs en grande masse du fonds en euros de BNP Paribas Cardif ?
Nous sommes investis dans une fourchette comprise entre 80 et 85 % dans les obligations, les 15 à 20 % restants étant répartis pour moitié environ entre l’immobilier et les actions. Nous incluons, dans le volet actions, les titres cotés et non cotés ainsi que les infrastructures.
Le non-coté a-t-il toujours représenté une part importante de vos allocations ?
Ces classes d’actifs sont montées en puissance progressivement ces dernières années. Le capital-investissement ou encore les infrastructures sont des actifs de long terme qui correspondent à l’horizon de notre passif, mais ils sont limités par leur illiquidité. La part dévolue aux actions a décliné ces dernières années. Celle-ci ressortait à 12 % en 2021, mais a été volontairement réduite à moins de 9 %. Nous avons également d’un point de vue stratégique augmenté nos investissements en obligations qui bénéficient d’un meilleur rendement avec la hausse des taux d’intérêt au détriment des actions.
La baisse des investissements est-elle également liée à la directive Solvabilité 2 ?
Avant l’entrée en vigueur de cette directive, nos allocations en actions cotées étaient deux fois supérieures à ce qu’elles sont actuellement et dépassaient les 15 %. Actuellement, nous n’utilisons pas pour le moment la possibilité de bénéficier d’un coût en capital allégé de 22 %, car le dispositif est trop complexe. Par conséquent, toute réforme qui permettrait de simplifier la procédure et encourage la détention d’actions est la bienvenue, car les actions sont essentielles au financement de l’économie. Notons que lorsque les taux d’intérêt étaient négatifs, la rentabilité des actions liée notamment au versement des dividendes était bien supérieure aux obligations, il aurait été très utile de pouvoir investir davantage dans cette classe d’actifs.