A l’ombre des banques

Publié le 20 novembre 2015 à 15h05    Mis à jour le 20 novembre 2015 à 17h39

Jean-François Boulier

De nouveaux canaux de financement direct de l’économie se développent dans plusieurs directions. Devons-nous parler de «shadow banking» ou bien… d’ombre à l’activité traditionnelle des banques ?

Il ne s’agit en rien d’activités obscures et elles ne sont pas, en Europe, à un stade de développement qui puisse en rien se comparer à celle des banques. Plusieurs types d’actifs peuvent se trouver financés, de l’immobilier d’entreprise, des infrastructures, mais aussi des entreprises ou des coopératives qui n’ont pas d’accès aux marchés financiers. L’activité a démarré en France sous l’impulsion des fonds de prêts à l’économie qui permettent à des acteurs non bancaires de prêter directement ou d’investir dans des fonds dont c’est la raison d’être. Les volumes émis en 2015 pourraient se situer autour de 4 milliards d’euros pour le seul marché français, mais ce ne sont là que des estimations.

Les investisseurs ont appris à apprécier cette forme de placement, en grande partie illiquide mais souvent plus rémunératrice et parfois plus solide en cas de défaut. La chasse au rendement a contribué à former cette opinion, renforcée par les déceptions en matière de liquidité de titres obligataires ou d’Asset Backed Securities (ABS) en période de crise. Les épargnants ont également pris goût au crowdfunding, qui permet de financer, avec des limites très basses en montant, des projets et des entreprises de petites tailles. Prêter n’est plus ni un tabou, ni un monopole.

Il apparaît donc injustifié de qualifier de manière péjorative cette activité utile aux investisseurs et à l’économie.

Jean-François Boulier Président d'honneur ,  Af2i

Jean-François Boulier est président d'honneur de l'Af2i.

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