La BCE peut-elle maintenir des « conditions de financement favorables » ?

Publié le 7 mai 2021 à 14h23    Mis à jour le 7 mai 2021 à 15h24

Jean-Louis Mourier

L’une des préoccupations de la BCE est d’assurer les conditions de financement de l’activité économique les plus favorables possibles tant que la zone euro n’aura pas effacé la crise de la Covid-19. Bien sûr, l’objectif premier de la banque centrale reste la stabilité des prix. Mais la recherche de conditions de financement favorables aux ménages et aux entreprises est actuellement totalement compatible avec cet objectif de faire remonter une inflation encore trop basse.

Néanmoins, au moins deux écueils pourraient se dresser face à la banque centrale ces prochains mois. D’abord, il est impossible d’exclure aujourd’hui que l’inflation remonte très vite au-dessus de son objectif, sous l’effet des tensions sur les chaînes d’approvisionnement et de la hausse soutenue des cours des matières premières ainsi que des prix de certains biens intermédiaires. Si l’objectif de facilitation des conditions de financement n’était plus aligné sur celui de stabilité des prix, l’action de la banque centrale deviendrait plus délicate à mener. Le deuxième est que les taux de marché ne constituent pas la seule composante des conditions globales de financement. Ainsi, l’indicateur des conditions monétaires s’est dégradé ces dernières semaines sous l’effet de l’appréciation du taux de change effectif de l’euro, tandis que les conditions de financement bancaire se sont détériorées pour les entreprises.

Pour l’heure, les agents économiques sont très optimistes sur les perspectives de rebond de l’activité économique. Les conditions de financement pourraient-elles se muer en « grain de sable », dans ce processus ?

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

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