La théorie de la «relativité» s’applique à la finance !

Publié le 8 avril 2016 à 12h15    Mis à jour le 8 avril 2016 à 17h41

Patrick Barbe

Ces dernières semaines, les importants volumes d’émissions primaires d’obligations privées confirment une forte demande de la part des investisseurs. Phénomène difficile à comprendre lorsqu’il s’agit de titres de faible maturité, qui offrent des rendements presque nuls, et ce malgré les risques d’émetteur et de volatilité, comme ceux déjà encourus en février dernier ! Cela peut sembler a priori incohérent en absolu, mais pas en relatif : la politique monétaire de la BCE a déplacé l’échelle des taux qui commence par - 0,40 % au jour le jour poussant les taux sans risque Etat noté AAA à - 0,50 % jusqu’aux maturités à moyen terme.

En clair, investir sur un rendement positif est difficile. Les banques centrales appliquent depuis un an un programme d’achats sur obligations d’Etat, foncières et de titrisation, écrasant leurs rendements à ce bas niveau. Comme ces achats sont payés en cash, l’impact de ce programme est accentué par l’injection de liquidités dans le marché, liquidités qui sont à réinvestir en retour à un taux plus attractif. Les banques centrales vont même encore plus loin en annonçant que leur action est prolongée dans le temps, et ce pour une période indéterminée, et étendue à la catégorie des obligations non financières du secteur privé ! Ainsi, un rendement nul pendant quelques années correspond bien aux conditions de marché et de risque.

Patrick Barbe Responsable de la gestion obligataire euro ,  BNP Paribas AM

Patrick Barbe est responsable de la gestion obligataire euro de BNP Paribas AM.

Du même auteur

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…