Le vaillant petit Taylor

Publié le 3 mars 2017 à 17h18

Philippe Weber

Non pas sept, mais cinq d’un coup (sur sept…) : c’est le nombre de gouverneurs de la Réserve fédérale que M. Trump pourra nommer dans les 15 prochains mois : deux postes sont vacants, une démission prend effet en avril. Le mandat de présidente de Mme Yellen expire le 3 février 2018 : si M. Trump, comme il est probable puisqu’il l’a clairement laissé entendre, ne la reconduit pas, elle peut, en principe, rester membre du directoire jusqu’en 2024, mais c’est improbable. De même, le mandat de vice-président de M. Fischer expire le 12 juin 2018, et, s’il est remplacé, il ne restera sans doute pas gouverneur jusqu’en 2020 comme il en aurait le droit. Qui sera nommé ? On ne le sait pas, aucun nom n’ayant été officiellement avancé.

 Si M. Trump s’est déclaré en faveur de taux bas, le Parti républicain, de son côté, est plutôt «faucon». En particulier, les politiques exceptionnelles ont été beaucoup critiquées, alimentant les projets de réforme. Sans qu’on envisage sérieusement, comme certains Républicains, la suppression pure et simple de la banque centrale, on pourrait voir son indépendance diminuer en augmentant le pouvoir de contrôle du Congrès, y compris sur la politique monétaire elle-même. Une autre piste serait d’obliger la Réserve fédérale à appliquer, sauf exception qu’elle devrait publiquement justifier, une règle automatique du type de celle proposée par John Taylor, qui lie le niveau de taux à la croissance et à l’inflation. Autant dire que le pouvoir de la banque centrale serait limité ! Notons que John Taylor fait partie des noms qui circulent pour remplacer, l’an prochain, Mme Yellen.

Philippe Weber

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