Grâce à une collecte de 14,8 milliards d’euros et à un effet performance important, le marché des fonds de droit français a retrouvé son niveau de mi-2011. Les investisseurs semblent plus enclins à reprendre du risque mais, sur les actions, ils privilégient toujours la gestion passive.
Le marché des fonds de droit français a enregistré une hausse de 4,4 % de ses encours en février. Le total des encours s’élève à 935,7 milliards d’euros, «un niveau qui n’avait plus été atteint depuis mi-2011», souligne EuroPerformance – a Six Company. Outre une performance positive sur quasiment toutes les classes d’actifs, le marché a bénéficié d’une collecte de 14,8 milliards, encore une fois été tirée par les actifs de court terme. Dans la perspective du quantitaive easing mis en place par la BCE, les investisseurs reviennent cependant sur les actifs risqués mais, sur les actions, la gestion passive reste largement plébiscitée.
Le mois de février a été de nouveau marqué par une forte allocation en fonds de trésorerie : 11,6 milliards d’euros ont été alloués à la catégorie durant le mois. EuroPerformance – a Six company note que la ventilation de ces flux marque une nouvelle fois la préférence des investisseurs pour les fonds de maturité longue de la catégorie trésorerie (6,9 milliards d’euros de flux de souscriptions). En parallèle, les fonds de catégorie trésorerie court terme ont bénéficié de 5,1 milliards de flux acheteurs.
En attendant le lancement du programme de rachat de dettes souveraines et sur fond de négociations entre le nouveau gouvernement grec et Bruxelles, les taux de la zone euro sont restés sous pression. Les résultats de collecte montrent des signes d’essoufflement sur le compartiment euro, tandis que certaines dynamiques acheteuses ont été relancées par ailleurs. Au total, les fonds obligataires ont attiré 516 millions d’euros de souscriptions Les compartiments haut rendement et dette émergente ont retrouvé les faveurs des investisseurs. Le high yield a attiré 432 millions et les fonds de dette émergente réalisent une première collecte significative depuis plusieurs mois (101 millions d’euros). Sur le compartiment obligations euro, les flux acheteurs sont de bien moindre envergure que durant les mois précédents et ont alimenté les catégories de moyen et long terme (274 millions d’euros) et toutes maturités (185 millions). Les rachats ont été importants sur les fonds investis dans la partie courte de la courbe (- 579 millions d’euros).
Le risque de Grexit ou les tensions avec l’URSS n’ont cette fois-ci pas découragé les investisseurs : la plupart des indices boursiers ont délivré de bonnes performances en février. En Europe, le QE, la baisse de l’euro et les cours du pétrole bas ont favorisé le retour sur les actions : 927 millions d’euros ont été alloués à la classe d’actifs, la plus forte allocation mensuelle enregistrée depuis seize mois. Les flux ont surtout bénéficié aux catégories de fonds Europe, qui ont attiré 875 millions d’euros de souscriptions. Les fonds actions Asie et les fonds actions internationales ont respectivement collecté 382 et 264 millions d’euros. Du côté des rachats, les flux sortants ont été particulièrement significatifs sur les flux actions Amérique du Nord (576 millions d’euros), reflétant bien les arbitrages des investisseurs en faveur de la zone euro. EuroPerformance – a Six company souligne par ailleurs que le flux vendeur sur les actions émergentes semble se tarir.
En février, c’est de nouveau la gestion passive qui continue de bénéficier des flux acheteurs. Selon EuroPerformance – a Six company, les souscriptions nettes sur les fonds indiciels et ETF actions se sont élevées à 1,9 milliard d’euros en février.
Pour profiter des bonnes performances sur les marchés actions, les investisseurs ont également privilégié les fonds d’obligations convertibles : les fonds de catégorie convertibles Europe ont collecté 301 millions d’euros et la catégorie convertibles euro 45 millions.
Enfin, les fonds diversifiés ont été de nouveau recherchés : la collecte s’élève à 870 millions d’euros en février, avec une allocation importante sur les fonds mixtes (670 millions), tandis qu’elle reste étale sur les fonds à dominante taux (272 millions). Les investisseurs confirment également leur intérêt pour les fonds de performance absolue, notamment pour les stratégies directionnelles et les stratégies d’arbitrage qui ont respectivement collecté 362 et 192 millions de souscriptions.
