Inflexion des politiques monétaires

Publié le 14 juillet 2017 à 12h17    Mis à jour le 22 septembre 2017 à 9h43

Jean-Louis Mourier

Les discours de la Fed et de la BCE se sont rapprochés ces dernières semaines. Certes, cela ne signifie pas que la Banque centrale européenne va rapidement suivre la démarche de normalisation de son homologue américaine. Mais il s’agit d’un signe clair de dissipation de certains des stigmates de la crise. Ainsi, les deux banques centrales constatent que la croissance économique est solide. Il en résulte un comblement prochain de «l’output gap».

Les banquiers centraux en concluent que des tensions inflationnistes risquent d’apparaître prochainement, notamment sous l’effet d’augmentation plus importantes des salaires dans un contexte de plein-emploi. Janet Yellen fait ainsi explicitement référence à la courbe de Phillips, qui relie – dans une relation inverse – taux de chômage et taux d’inflation. La BCE estime, pour sa part, que la crise a pu modifier cette relation, mais elle indique aussi que cette dernière est meilleure si le taux de chômage stricto sensu est remplacé par un indicateur large de sous-emploi.

Il n’est toutefois pas (encore ?) question de durcissement de la politique monétaire en réaction à un risque inflationniste identifié. La Fed et la BCE veulent seulement prendre acte de la dissipation des effets les plus négatifs de la crise, et plus particulièrement de la dissipation des pressions déflationnistes. Le degré d’accommodation de la politique monétaire peut être réduit pour accompagner la confirmation de l’amélioration de la situation économique globale. Ainsi, les taux d’intérêt n’ont sans doute pas besoin de rester aussi bas pendant encore très longtemps.

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

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