Plus d’inflation en Euroland ?

Publié le 24 février 2017 à 18h14

Jean-Louis Mourier

Le thème de la reflation revient de manière récurrente depuis quelques semaines. Son écho a été renforcé par l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, avec un programme jugé favorable à une croissance plus forte de l’activité économique et inflationniste.

Le rebond de l’inflation est essentiellement dû à celui des cours des matières premières, notamment du pétrole. En zone euro, par exemple, entre avril 2016 et janvier dernier, la variation sur un an des prix à la consommation est passée de - 0,2 % à + 1,8 %. Dans le même temps, la contribution de la composante «énergie» de cet indice est passée de - 0,9 point à + 0,9 point. Toutefois, de manière certes moins marquée qu’aux Etats-Unis, quelques éléments commencent à montrer l’émergence de tensions susceptibles de générer une inflation «endogène» en zone euro.

Hors effet énergétique, l’inflation a commencé à se redresser modestement ces derniers mois, pour passer de 0,7 % en octobre dernier à 1,1 % en janvier. De plus, dans les récentes enquêtes de conjoncture quelques éléments montrent que ce regain d’inflation pourrait rapidement ne plus être le fruit seulement du redressement des cours du pétrole : les anticipations de hausse de leurs prix de vente des entreprises industrielles se sont redressées depuis le début de l’année ; les ménages estiment que l’accélération des prix va se poursuivre ; les directeurs des achats jugent que les hausses de prix qui leur sont proposées résultent aussi de l’apparition d’un équilibre de marché plus favorable à l’offre qu’à la demande. La confirmation de ce dernier mouvement ne manquerait pas de provoquer une hausse plus soutenue du taux d’intérêt à long terme de la zone euro.

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

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