Vers plus d’inflation en zone euro…

Publié le 2 février 2018 à 16h02

Jean-Louis Mourier

Avec la généralisation de la croissance et son intensification, les tensions inflationnistes s’accumulent dans le monde. Partout, alors que la demande croît sur un rythme soutenu, les entreprises annoncent que l’augmentation de leur production est limitée par leurs capacités de production existantes et par des difficultés de recrutement. Les cours des matières premières énergétiques et industrielles sont orientés à la hausse et les entreprises déclarent dans les enquêtes qu’il est difficile de se fournir concernant certaines matières premières. Bien qu’elles aient sollicité leurs stocks, les entreprises ont des difficultés à répondre à la demande. Leurs carnets de commandes se remplissent et les délais de livraison augmentent.

Face à ces tensions sur l’appareil de production, l’inflation reste très faible, notamment en zone euro. Non seulement le rythme de hausse des prix à la consommation reste significativement inférieur à l’objectif de moyen terme de la BCE, mais l’inflation sous-jacente n’augmente pas. Toutefois, les entreprises montrent des velléités de relèvement de leurs prix de vente. C’est le prix à payer pour une sortie «par le haut» des difficultés identifiées d’offre. Tant que leur capacité à relever leurs prix de ventes était faible, voire nulle, le risque était que les entreprises renoncent à répondre à la croissance de la demande pour préserver leur profitabilité. Si elles peuvent sauvegarder leurs marges en répercutant les hausses de coûts dans leurs tarifs, elles peuvent plus facilement investir et embaucher, une hausse des salaires permettant d’amoindrir les difficultés de recrutement.

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

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